« On aura bien le temps d’en parler ». Même s’il est resté mesuré dans la victoire, samedi soir, Olivier Dall’Oglio avait bien l’intention de profiter du temps de respiration apportés par les buts de Nadé et Sissoko face à Strasbourg, avant d’évoquer le derby, comme l’auraient souhaité des confrères qui ont fait leur, l’adage « le match le plus important est toujours celui qui vient ». Plus encore quand c’est l’OL qui pointe le museau. Mais on veut bien accorder ce répit au coach des Verts qui affiche le même recul dans l’échec que dans le succès.
Lors de son point presse avant la réception des Alsaciens, il avait évoqué les retombées psychologiques de la claque angevine « On a beaucoup de frustration, mais il ne faut pas que ça dure plus de deux jours. Derrière, il faut remettre les gaz ». Il est resté sur la même ligne. Trois points, une joie contenue avant de se remettre au travail et de parler enfin sans retenue de ce qui est devenu le rendez-vous le plus important de la saison pour les supporters. Avec tout ce que cela suppose d’espoirs pas toujours raisonnables et de craintes plus raisonnées.
Avec un goal-average positif de seulement deux buts, les Lyonnais détonnent dans le groupe de tête, bien loin des plus vingt-et-un du Paris-Saint-Germain. Mais la sagesse impose la modestie, c’est un euphémisme à l’heure de rendre visite au Monsieur Sage du championnat. Si ses attaquants ne sont pas aussi prolifiques que le laissent espérer les noms couchés sur le papier, si Perri doit multiplier les parades pour conserver sa défense au-dessus de la ligne de flottaison, l’ensemble présente une autre allure que celle des Verts qui ont alourdi leurs valises à Nice, Brest, Angers.
L’Histoire n’a pas bégayé
Vingt-quatre buts encaissés, seulement dix marqués, on est dans une autre compétition. Celle des Montpelliérains menaçant leurs joueurs « Ne nous faites pas revenir, car la prochaine fois, ce ne sera pas amical, tandis que Jean-Louis Gasset joue au pompier « Quand on est dans une période comme ça, il n’y a rien qui va. Il ne faut pas se laisser abattre, même si le classement est dur à regarder ». Celle des Nantais d’Antoine Kombouare «Il faut rester calmes, focus sur ce qu’on sait faire et confiants dans ce qu’on fait pour inverser la dynamique ». Celle des Havrais sifflés après la défaite devant l’OL « Apostropher les joueurs, c’était nécessaire, on a trouvé qu’ils ne s’étaient pas défoncés ». Celle de ces entraîneurs sur un fil, comme Didier Digard hier ou Julien Stéphan demain « J’ai de l’énergie pour continuer, pour me battre, tout mettre en œuvre pour faire progresser cette équipe rennaise. Si je me sens menacé ? Ce n’est pas à moi de répondre à cela, je n’ai pas les clés ».
Le coach de l’ASSE était encore plus fataliste face à la rumeur Wilfried Nancy avant Strasbourg « Les entraîneurs sont là et des fois, le lendemain, ils ne sont plus là ». Ceux qui se souviennent que Claude Puel était arrivé quelques jours avant un derby se questionnaient du coup sur un bégaiement de l’Histoire. Mais non, les mauvais augures attendront. « M. Dall’Oglio est toujours mon entraîneur » pourra répéter Appiah. Et puisqu’on est dans le livret souvenir, rappelons que les Verts de Puel avaient remporté ce fameux derby, et que malmenés, ils s’étaient aussi imposés avec Galtier à Lyon avec Payet … Rêvons
Didier Bigard
Pour résumer
Didier Bigard revient sur la victoire de l'ASSE contre Strasbourg (2-0). Alors que son remplacement avait été évoqué en cas de mauvais résultat, Olivier Dall'Oglio sera bien sur le banc des Verts au Groupama Stadium, dimanche soir, pour le derby OL-ASSE. Un rendez-vous qu'il a préféré ne pas évoquer samedi dernier, préférant savourer...