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ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Des bips d’alerte pour Larry Tanenbaum »

<br/>Ancien responsable des Sports au Progrès, Didier Bigard revient sur la défaite de l’ASSE contre Lens (0-2), sous les yeux de Larry Tanenbaum, son nouveau propriétaire canadien. Il espère que celui-ci aura pris conscience de la nécessité de renforcer l’équipe au Mercato d’hiver.

"Olivier Dall’Oglio a vu des raisons d’espérer malgré cette nouvelle défaite à domicile. Tant mieux pour lui et pour tous les fans des Verts s’il a raison et si les Lensois ont vraiment tremblé  en deuxième période, comme il dit l’avoir ressenti «Quand on s’accroche et qu’on gagne les duels, on peut faire douter une équipe qui a le niveau européen».

On n’est pas obligé de partager cet optimisme en forme de message « Même si on doit mieux faire, on pourra s’en servir», après des propos plus percutants à la mi-temps. Et là, personne ne discutera ce constat rapporté dans le Progrès «On a couru à côté de nos adversaires. On doit être plus solides, plus agressifs car sinon, on va être en difficulté . Cela ressemblait à des U19 contre des pros. On doit être déterminés, aller au contact. C’est une question de volonté ».

"Larry Tanenbaum a eu un aperçu assez complet des forces et faiblesses du club, de la ferveur du public, des lacunes de l’équipe"

Problème, c’est un leitmotiv et Larry Tanenbaum pourrait s’en lasser, ne pas être convaincu par le refrain que les joueurs qu’ils paient entonnent trop souvent sans entrain ou en canon désaccordé. Le nouveau propriétaire de l’ASSE, au discours très politiquement correct, n’a oublié personne dans ses bonnes pensées rapportées par nos confrères, ni les anciens actionnaires, ni l’équipe dirigeante, ni même la Métropole propriétaire du stade. Il a aussi souligné le travail de Dall’Oglio. Ce qui ne l’empêchera pas d’un mouvement du menton  de désigner la porte à ceux qu’il jugera responsable d’une patience qu’il prône sans qu’on soit certain qu’elle soit infinie. Au mieux, elle est d’ailleurs fixée pour l’entraîneur, par un bail prolongé de seulement l’année contractuelle prévue en cas de montée. Ce qui fait rappeler régulièrement par les médias que son avenir est incertain comme l’était celui de Der Zakarian à Montpellier où le président Nicollin a tranché en ciblant les joueurs, sinon en se défaussant « Ils ont fait sauter le coach ». Comme si le premier responsable n’était pas le patron. 

A Saint-Étienne, celui-ci ne s’assoit pas sur le banc, mais, en une soirée, Larry Tanenbaum a eu un aperçu assez complet des forces et faiblesses du club, de la ferveur du public, des lacunes de l’équipe. Et il a suffisamment d’antennes sur place pour recevoir des bips d’alerte sur un recrutement dont on a maintes fois relevé qu’il était mal ficelé. Les sifflets venus encore une fois des latérales, adressés à Abdelhamid, étaient sévères et d’autres pouvaient les partager, mais en défendant un défenseur qu’il a recruté, désigné comme capitaine et préféré à Batubinsika, Dall’Oglio s’est mis en première ligne. Et là, il a peut-être bien eu tort. Le problème est ailleurs. «Au printemps de quoi rêvais-tu? Au printemps de quoi doutais-tu?» chantait Jean Ferrat de son vrai nom Jean Tenenbaum qui avait un jour croisé Robert Herbin sur l’annexe de Geoffroy-Guichard. Larry Tanenbaum, moins poète sans doute, ne crois pas, lui, « que les rêves nous font avancer ». Certes, mais qu’il nous permette quand même d’espérer pour cet hiver l’arrivée d’un meneur, d’un sauveur et pas seulement pour l’entraîneur."

Didier Bigard

 

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