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Ligue 1

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « La peur du vide »

Ancienne plume du Progrès, Didier Bigard revient sur le coup de balai réclamé par les supporters à l’ASSE.

Du vide, c’est ce que réclament les groupes de supporters en visant actionnaires, direction et entraîneur, même si tous ne se montrent pas aussi tranchants que ceux qui adoptent la philosophie pas toujours sociale des réseaux sociaux.

Du vide mais après, comment le combler?  l’ASSE n’est plus une association dans laquelle il suffisait d’une assemblée générale pour éjecter des dirigeants, comme Roger Rocher en a fais les frais sans qu’on puisse s’en réjouir. Il n’y a pas non plus ici de socios pour choisir leur président et sa politique, ou ses promesses. L’Histoire rappelle certes qu’un coup qu’on n’appellera pas « d’Etat » pour relativiser, est toujours possible. André Laurent en avait fait les frais, à une époque où les slogans étaient télécommandés, les tracts bien imprimés et les banderoles déjà de sortie dans une belle harmonie. On connaît la suite, le rêve promis et le réveil douloureux.

Les supporters sont-ils trop sévères?

C’est peut-être ce qui a inspiré l’intervention de Fred Hermel sur RMC « Il faut quand même se calmer. Tu penses vraiment que les joueurs font exprès de perdre ? Le rêve d'un joueur de football, c'est de bien jouer, de gagner. Le rêve d'un entraîneur, c'est de gagner. Le football c'est difficile, il y en a trois qui descendent à la fin d'une saison ». Sur la même antenne, Edward Jay est allé dans le même sens en y ajoutant sa connaissance de l’équipe « La difficulté c’est qu’un certain nombre de joueurs sont très jeunes et sont pris pour des cadres ». Geoffroy-Guichard est-il alors trop sévère? Le cœur mis pour revenir dans le derby et face à Angers, pour arracher la victoire devant Clermont, oblige à reconnaître les valeurs morales du groupe. François Clerc, sur France Bleu y a même ajouté une certaine qualité du jeu « Ce n'est pas passé loin plusieurs fois et ils méritaient sans doute plus. C’est souvent le cas des équipes en difficulté. Elles jouent bien, ne sont pas loin de prendre des points mais n'en prennent pas ».

Trop facile de tirer sur Puel?

De là à exonérer l’entraîneur, il y a un pas dont Edward Jay dessine les contours « Je trouve que c’est un petit peu trop facile de tirer sur Claude Puel qui résiste à la pression comme ce n’est pas permis… Si vous mettez David Copperfield peut-être qu’il va faire quelque chose… Mais qui va pouvoir faire quelque chose avec les joueurs qui sont là ? »

Dans un long entretien accordé au Journal du dimanche, Thierry Henry  ajoute une donnée personnelle à cette interrogation «Coach, tu es bien seul. La pression est énorme, vient des dirigeants, des supporters, des joueurs avec leur ego…  Ce que vit Claude Puel à Saint-Étienne, par exemple, les gens s’en foutent. Jamais on ne se demande comment va le coach. Quand Jürgen Klopp est arrivé à Liverpool, ça lui a pris huit mois pour que les joueurs comprennent, et que les corps assimilent. Puis il a  ramené des joueurs… Installer une philosophie, c’est super long ».

Markarian revoit son offre, Caïazzo prêt à tourner la page

Le Liverpool de Klopp a mis quatre ans pour être champion rappelle aussi Henry. A Saint-Étienne, on se contenterait  d’un maintien en six mois avec l’arrivée en janvier de quelques joueurs solides et expérimentés. Avec quel argent? François Clerc a du mal  à croire à l’arrivée d’un repreneur avant la trêve « s'il ne veut pas prendre le risque d'avoir acheté un club qui se retrouve en L2 ». On sait en effet que des investisseurs hésitent tels ceux, au Luxembourg, qui devaient soutenir le dossier d’Olivier Markarian. Selon nos informations, ce dernier aurait d’ailleurs modifié et modéré son offre. Enfin si celle du duo Roussier-Bodmer tient la corde auprès des actionnaires du club, on va attendre prudemment de savoir qui est derrière et quels sentiments animent les deux hommes, au delà des postes qui leur sont promis. Au moins peuvent-ils rassurer leurs commanditaires. Bernard Caïazzo serait bel et bien prêt à tourner la page et on imagine mal Roland Romeyer s’accrocher à  un poste sinon auprès des jeunes du club.

Didier BIGARD.

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