« Laurent Batlles a une meilleure tête ». C’est ce que nous a fait remarquer, très justement un confrère à la sortie du point presse avant le déplacement à Bordeaux. Gageons qu’au retour, l’entraîneur stéphanois avait retrouvé encore plus de couleurs. Lui qui a été mis sur la sellette avant puis encore après la trêve mondiale a le droit de savourer. Non pas par esprit de revanche, mais simplement par satisfaction du travail bien fait. Sans pour autant s’emballer, on ne le répétera jamais assez.
Après les quatre succès consécutifs obtenus face à des équipes luttant plutôt dans la même zone de relégation, nous restions prudents en répondant à ceux qui se félicitaient de cette série « c’est bien, oui, à condition de ne pas enchaîner avec une série inverse ». Nous voilà en partie rassuré. Si les observateurs qui ont logiquement vanté la politique des Girondins basée sur les jeunes quand celle de l’ASSE a fait table rase du passé à chaque mercato n’ont pas eu à avaler leur chapeau, au moins doivent-ils admettre que l’hiver a donné meilleure allure aux Verts.
Cela s’est traduit par ce nul qui ne l’est pas et reflète assez bien la physionomie d’une rencontre qui a permis de re-étalonner une équipe tombée trop bas. La recette, c’est un recrutement de joueurs ayant plus de caractère que ceux qui avaient animé l’été et n’étaient armés ni pour surmonter le handicap des trois points et des tribunes vides, ni résister ensuite aux vents contraires et à un contexte vicié. Les pieds tremblaient.
Des deuxièmes périodes qui interrogent et font débat
Tout est-il réglé pour autant? La prudence prônée est une réponse étayée par quelques rappels des péripéties qui auraient pu inverser le cours des matches précédents et par une deuxième période pas si convaincante que cela à Bordeaux. Juste avant l’égalisation nous couchions quelques réflexions sur un bout de papier pour alimenter notre commentaire: des erreurs techniques dans les contrôles, les passes et les frappes, un milieu trop perméable avec Bouchouari tricoteur, Lobry fatigué et un placement surprenant des deux hommes, Larsonneur peut-être pas exempt de reproches sur le but, une nervosité sanctionnée par l’expulsion du banc de Manuel Da Costa.
Avant de trouver la solution, Laurent Batlles avait le tort de pester, lui, sur des Bordelais cassant un rythme que ses hommes ne donnaient de toute façon pas. Le penalty obtenu par Kader Bamba, le travail à la récupération de Lamine Fomba illustrent un coaching gagnant pour utiliser la formule usitée. Mission accomplie pour celui qui avait fixé pour objectif de progresser encore au classement, de passer des équipes à 31 points.
C’est fait mais le chemin de l’ambition est encore loin. L’analyse de David Guion sonne comme une alerte avant la réception d’Amiens et le déplacement au Havre « Les Stéphanois n’ont pas de tir cadré en deuxième période (un seul sur 90 minutes) et on tenait le match avant ce coup du sort ». Didier Tholot avait lui noté que les Verts baissaient de pied après le repos et si Batlles n’était pas d’accord jusque là, il va sans doute s’interroger tout en travaillant la justesse technique devant le but. Histoire de garder tout le monde sous pression. »
Didier Bigard