Les matches de préparation disent bien à quoi ils servent et parfois, c’est par l’absurde qu’ils en font la démonstration. La saison dernière par exemple. On peut alors se pencher sur leur antonyme, leur contraire, l’impréparation dont les synonymes sont éloquents et si révélateurs de ce que Laurent Batlles a connu il y a tout juste un an. Un coup d’œil sur un dictionnaire d’élémentaire l’aurait mis en garde avec une litanie de dangers illustrés par « immaturité, inaptitude, incapacité, inexpérience ». La suite des événements allait mettre, sur ces mots, des images aussi floues que les prestations de ses joueurs jusqu’à le transformer en victime collatérale de l’impéritie de sa direction qu’on qualifiera surtout de débutante balbutiante. Ou de désorganisée.
En jouant avec des qualificatifs qui ne sous-entendent pas la qualité, on ne cherche pas à enfourcher le cheval de bataille de notre ami Patrick Guillou, pas toujours tendre dans les colonnes de La Tribune-Le Progres avec le triumvirat Soucasse – Rustem – Perrin. Parce qu’ils n’avaient pas tous le même degré de responsabilités et parce que si le mercato d’été avait été raté, la séance de rattrapage hivernale a montré que Loïc Perrin apprenait vite. Disons que le staff, élargi au delà du technique, avait beaucoup trop subi les aléas de la météo avec un terrain impraticable pendant le stage à La Plagne et une herbe trop haute à Andrézieux, les blessures, des reprises de joueurs décalées, le faux-bond de Nkounkou, un virus de gastro-entérite avec au final un dernier match amical annulé.
Si pression il y a, elle vient d’en haut
Si on revient sur des péripéties qui tournèrent à l’incendie, c’est parce qu’il ne faut pas oublier les leçons du football, même sans ballon, même si au final et par miracle provoqué par des cœurs vaillants, la montée pourrait tout effacer. Olivier Dall’Oglio a trop d’expérience pour zapper un prime time qui définit le scénario de la série de trente-quatre épisodes qui nous attend. Il n’avait pas besoin de cette première en demi-teinte au Puy face à Clermont (1-1) pour définir les besoins de l’équipe et tenir un rôle qui ne tournera pas à de la figuration en L1. Nombre d’observateurs ici ou ailleurs ont déjà traduit l’impatience qui est aussi la sienne de voir le mercato s’accélérer. Dans Le Progrès, il a parlé d’expérience et de qualité technique pour dessiner le profil des recrues attendues tout en relevant qu’il faudra recruter malin. C’est le constat d’un homme pressé quand d’autres y voient de la pression mise sur ses dirigeants. Mais celle-ci vient plutôt d’en haut, comme dans toute entreprise, plus encore à l’accent nord-américain et en cas de nuages trop lourds, cet été pourrait annoncer un automne plus chaud qu’en 2023.
Didier BIGARD