Equipe de France
Bleus : Domenech règle ses comptes dans un livre
Le sélectionneur le plus détesté de France sort (enfin) de son silence.
Dans un livre de souvenirs, intitulé ‘Tout seul’ (à paraà®tre le 21 novembre), Raymond Domenech revient notamment sur la fameuse Coupe du Monde 2010, encore dans toutes les mémoires…
Mais que s’est-il donc passé en Afrique du Sud ? Que s’est-il donc passé pour qu’un groupe de 23 joueurs devienne la risée du monde entier ? Enormément critiqué pour sa gestion de l’épisode Knysna, Raymond Domenech livre sa vérité. Et l’ancien entraà®neur de l’Olympique lyonnais tire à boulets rouges sur ses joueurs, sur les dirigeants, sur la presse.
Pendant le Mondial Sud-Africain, Domenech tenait une sorte de carnet de bord, où il narrait, au quotidien, ses impressions sur la Coupe du Monde. Certains passages sont éloquents. Comme juste avant de débuter la compétition, contre l’Uruguay (0-0) : ‘J'ai les boules. Ma causerie d'avant-match est toute pràªte : ‘Allez vous faire foutre’. J'en ai marre de cette inertie collective. Je n'ai qu'une envie : les envoyer chier. Qu'ils se démerdent‘ . A ce moment-là , pas d’insultes, pas de grève, mais déjà un raz-le-bol du sélectionneur… Après la rencontre inaugurale, le sélectionneur franà§ais est abattu. Pas spécialement par le résultat, mais par le comportement de ses ‘protégés’. Il ne maà®trise (déjà ) plus rien. ‘Je n'ai plus d'énergie, je ne les aime plus. Leurs caprices me gonflent‘ . Surréaliste.
‘Ils étaient moins affectés par le scandale que par sa révélation’
Puis vient, évidemment, la fameuse Une de l’Equipe avec la retranscription de l’insulte d’Anelka. ‘La fin de la phrase m'a échappé dans le brouhaha. Bizarrement, j'ai été moins choqué par l'insulte que par le tutoiement, qui cassait une barrière, celle des fonctions, des âges, de la hiérarchie. J'ai ressenti le choc de cette une et de cette histoire avec une violence inouà¯e. Mais j'ai vite compris que les joueurs étaient moins affectés par le scandale que par sa révélation. Au sein du groupe, une interrogation tournait en boucle : qui était la taupe ?’ , se rappelle-t-il.
Le sélectionneur des Bleus n’est pas tendre avec certains joueurs, Gallas et Anelka en particulier. ‘Gallas et Anelka en train de rigoler, juste après le match. Quelle inconscience ; ils semblaient heureux de la défaite‘ , explique-t-il. Avant d’allumer ses hommes sur la fameuse grève, encore gravée dans toutes les mémoires. ‘Deux ans après, je ne comprends toujours pas comment certains d'entre eux ont pu se montrer aussi faibles et inconscients. Et j'en veux surtout à ceux que j'ai soutenus pendant des mois et imposés en me faisant massacrer par la presse. Ils restaient dans notre hôtel, totalement transparents. Après la défaite contre le Mexique, je n'existais déjà plus à leurs yeux. Je suis le bouc émissaire parfait‘ , ajoute-t-il, sidéré.
‘Je me sentais vaciller’
Et la démission ? La fameuse démission, réclamée par bon nombre de supporters franà§ais depuis des mois, est-ce que à§a lui a traversé l’esprit ? Oui, à lire l’intéressé. ‘Je n'arrive pas à renoncer, je ne sais pas faire. Je me suis régulièrement posé la question du départ en 2006 et 2010, mais à chaque fois que je me sentais vaciller, un signe d'espoir me tirait de mes doutes et me ramenait au combat’ . Le combat, une guerre de tranchée transformée en un Waterloo géant.
A.F.