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ASSE – OPINION Pas de Qataris chez les Verts, Romeyer a raison !
C’est un débat que Roland Romeyer a lui-même lancé au micro de France Bleu Saint-Etienne.
C'est un débat que Roland Romeyer a lui-màªme lancé au micro de France Bleu Saint-Etienne. D'ailleurs, il s'agit davantage d'une maladresse de sa part que d'une envie de faire « le buzz ». Mais, depuis qu'il a évoqué un intéràªt qatari pour l'AS Saint-Etienne et reconnu qu'il avait écarté une approche, les fantasmes vont bon train. « Cela ne correspond pas du tout aux valeurs stéphanoises. Je sais bien que le foot dérive au niveau financier », a balancé le dirigeant stéphanois, divisant l'opinion chez les supporters. Ses défenseurs se félicitent de voir que le foot business ne gagnera pas à Sainté. Ses détracteurs fustigent le manque d'ambition stéphanoise alors qu'il y aurait, avec un nouvel actionnaire, la possibilité de s'immiscer dans la course au titre.
Deux arguments bétons
Mais la vérité, c'est que Roland Romeyer a raison. D'abord lorsqu'il explique que si les Qataris étaient effectivement intéressés, ils ne passeraient pas par le biais d'intermédiaires. Ou alors il s'agirait d'hommes d'influence comme cela avait été le cas au PSG où le rachat du club à Colony Capitale s'était passé sous l'Å“il bien veillant du président de la République supporter Nicolas Sarkozy, en lien direct avec le prince (devenu émir) Tammin Bin Hamad Al-Thani. Le deuxième argument du président du Directoire est également recevable : « Mais il ne faut pas confondre Saint-Etienne et Paris ! Si les Qataris sont allés au PSG, c'est pour différentes raisons et pas seulement en rapport avec le football. Il ne faut pas comparer avec Saint-Etienne qui n'est que la 14e ville de France et en difficulté d'un point de vue économique.»
Quel projet à vendre derrière l'ASSE ?
Les Qataris ne sont pas des mécènes fougueux et sans projets, cherchant simplement à dépenser leurs dollars pétroliers. Non, derrière le rachat, il y a toujours un plan. Celui de valoriser l'image du pays en se servant de Paris comme vitrine. En plus d'acheter le Paris Saint-Germain – le club d'une Capitale au rayonnement mondial – et de lancer sa chaà®ne de télévision BeIn Sports, l'homme d'affaire venu du Golfe a investi dans la pierre, rachetant plusieurs immeubles à Paris ainsi que des sociétés comme le groupe Printemps. Tout cela rentre dans un plan prédéfini visant à investir massivement aujourd'hui pour gagner de l'argent plus tard. A Saint-Etienne, une petite ville de campagne de 400 000 âmes, qu'auraient-ils à racheter ? Le Groupe Casino ? Les piscines Desjoyaux ? Manufrance ?
On attend toujours les millions azéris du RC Lens…
La vérité, c'est que derrière chaque investissement étranger consenti sur le football franà§ais, il y a des intéràªts subsidiaires, qui dépasse la vision simplement sportive. Dmitri Rybolovlev a, par exemple, repris l'AS Monaco parce que la Principauté disposait d'une fiscalité avantageuse et que ce geste faisait que le Prince Albert, grand supporter du club, lui devenait redevable. Le Russe a notamment acquis la double-nationalité monégasque. Aujourd'hui, en France, il n'y a réellement qu'une exception à cette logique : l'arrivée au RC Lens de l'homme d'affaire azéri Hafiz Mammadov. Désireux de redorer l'image de son pays, le sulfureux Hafiz a comblé les dettes du club au moment de son rachat au Crédit Agricole. Pourtant, malgré ses déclarations d'intention de prendre un Ibrahimovic ou un Falcao, le nouveau boss du Racing s'est contenté de signer des joueurs libres, jeunes ou peu connus et à des salaires modestes. Quasiment un an après l'arrivée de son mécène, Lens est toujours sous surveillance de la DNCG et les investissements ne sont pas du màªme ordre que ceux réalisés par QSI ou Rybolovlev à leurs arrivées à Paris et à Monaco.
Si encore ils étaient saoudiens ou émiratis”¦
Comme l'a si bien dit Vincent Labrune dans les colonnes de France Football il y a un peu plus d'une semaine, aujourd'hui seul un Etat désireux de valoriser son image est en mesure de racheter un club de foot en France. L'Etat qatari dispose déjà de Paris et ne va pas se créer une succursale ailleurs au risque de se voir dénoncer un conflit d’intéràªts. Alors oui, les voisins du Qatar, les Saoudiens ou encore les Emiratis ne sont pas encore passés à l'action sur la France mais rien n'indique que ceux-ci regarderont en priorité vers Saint-Etienne. Des villes comme Marseille ou Lyon, plus grandes, plus connues à l'échelle mondiale, offrent un plus grand intéràªt pour les riches investisseurs. D'ici là , plutôt que de vivre une affaire Jacques Kachkar (cet homme d'affaire désargenté qui avait failli racheter l'OM à crédit), les Verts ont tout à fait raison de rester dans leur gestion familiale. La clé c'est de savoir grandir par palier. Quand on n'a pas de pétrole, il faut se contenter d'avoir des idées et un projet viable sur le long terme.
Alexandre CORBOZ
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