FIFA - Affaires : Platini trahi par sa communication ?

Aurait-il commis des erreurs ? 

Michel Platini va devoir préparer sa défense pour retrouver toute sa crédibilité avant la nomination du futur président de la FIFA prévue en 2016. Avant cela, le quotidien Aujourd’hui en France dissèque la stratégie de communication de l’ancien meneur de jeu des Bleus et force est de constater que celle-ci a été chancelante ces derniers mois - voire ces dernière semaines - et lui a causé du tort.

« Sur des dossiers juridiques, il faut choisir ses mots »

Tout a ainsi débuté le 25 septembre avec la déclaration du procureur général suisse, qui annonce l’ouverture d’une procédure pénale pour soupçons de gestion déloyale et abus de confiance contre Sepp Blatter, soupçonné d’avoir ordonné un « paiement déloyal » de 2 millions de francs suisses en faveur de Platini. Dans la soirée, ce dernier donne sa version dans un communiqué et affirme qu’il a été entendu comme témoin par la justice suisse. « Michel Platini est sûrement de bonne foi quand il affirme ceci, décortique un expert en communication de crise. Mais quand vous êtes sur des dossiers juridiques il faut soigneusement choisir ses mots et vous poser la question de savoir si vous allez indisposer les juges ou les enquêteurs. Sinon vous vous faites retoquer ».

Platini doit prendre la parole de manière forte

Le même jour, Platini affirmait : « M. Blatter m’avait informé au début de mon travail de conseiller qu’il ne serait pas possible de payer l’intégralité de mes émoluments immédiatement, notamment à cause de la situation financière de la Fifa… ». « Peut-être que c’est la réalité, même si ça paraît difficilement crédible, mais dans ces cas-là, il faut étayer sa réponse, donner des chiffres, montrer que la Fifa était vraiment dans le rouge à l’époque. Quand vous commencez à parler que ce soit par écrit ou oralement, il faut être clair et inattaquable sinon vous ouvrez la porte à d’autres questions, souligne le même expert en communication qui voit une seule solution pour retrouver la face aux yeux de l’opinion publique. La solution, c’est peut-être de reprendre la parole de manière forte plutôt que de multiplier les communiqués. Certains sont capables de tenir une conférence de presse devant 50 à 60 journalistes et de répondre à toutes les questions ».