par La rédaction

Montpellier : Nicollin compte ses sous

Après un premier titre de champion de France inattendu, Montpellier a subi le contrecoup.

Des prolongations de contrats assorties de hausses de salaires ont contraint le président Louis Nicollin à plusieurs transferts de joueurs. Un moyen probable de revenir à l'équilibre financier ? Au détriment de la réussite sportive ?

Montpellier vit ce que Lille, Bordeaux et Marseille ont vécu avant lui. Un syndrome qu'on pourrait présenter sous le nom "d'année(s) post titre" . Un nom peu ronflant mais qui en dit long sur les situations que connaissent des clubs mal préparés à un tel trophée. Entre difficultés financières et volonté sportive de croissance, il faut trancher. Et c'est souvent en faveur de l'argent que penche la balance. Une situation qui amène à se poser une question : Est-ce une bonne chose de devenir champion ?

A l'image de Bordeaux et Lille, et dans une moindre mesure Marseille, un titre n'a pas que des retombées positives pour le club. Bien au contraire. Le premier titre de champion de France de son histoire a fait beaucoup de dégâts à Montpellier, qui a dû s'employer financièrement pour conserver certains de ces éléments. Entre hausses des salaires et primes versées, les joueurs ont touché le jackpot, où s'en sont mis "plein les fouilles" pour employer le vocabulaire de celui qui paye Louis Nicollin. Mais ils n'ont pas été à la hauteur de leurs exigences. Et le club est aujourd'hui en train d'en payer le prix fort en devant se séparer de plusieurs de ces cadres de la saison passée.

Loulou en a gros sur la patate

Des comportements mal vécu en interne par le président "Loulou", interrogé dans les colonnes de "L'Equipe". "Certains ont montré un manque de professionnalisme évident compte-tenu des salaires qu’ils voulaient obtenir. Enfin, ils ont raison, on les leur a donnés… Ce qu’il faut, c’est alléger notre masse salariale. On a trente-trois contrats professionnels, ça commence à me gonfler." Comme à son habitude, le truculent Louis Nicollin ne se prive pas pour dire ce qu'il pense.

Un patron qui n'hésite d'ailleurs pas à en rajouter une couche et à tacler à la gorge, façon Cyril Jeunechamp, ses protégés quand ceux-ci n'agissent plus dans son sens. "L’an dernier, ils ont largement contribué au titre, mais que ça soit Mapou ou Belhanda, ce ne sont pas les artisans de cette saison. Ils en étaient loin" , estime-t-il dans "L'Equipe" avant de poursuivre. "J’aurais été plus malheureux si des garçons comme Cabella ou Stambouli avaient demandé à partir. Belhanda et Mapou, c’était réglé dans nos têtes. L’intérêt du club passe avant. Regardez Nancy : le président Rousselot se sépare de pas mal de gens, il risque de descendre en L2, mais l’essentiel, c’est de garder le club. Tant que nous, on ne descend pas. »

Amoureux du ballon rond, Louis Nicollin n'en reste avant tout pas moins un formidable homme d'affaires. Et il a bien compris que pour récupérer une partie de ses "billes", il lui fallait vendre. Ce qu'il n'a pas hésité à faire en cédant l'été dernier Olivier Giroud à Arsenal pour 12 millions d'euros, avant d'en faire de même cet hiver avec Mapou Yanga Mbiwa qui a rejoint Newcastle pour 8 millions. En attendant celui attendu pour le prochain mercato estival de Younès Belhanda. La boucle sera alors bouclée avec la perte du dernier chaînon de la colonne vertébrale de l'équipe championne de France 2012.

Stéphane Gardent

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