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OL – ENQUETE Les secrets du recrutement chez les jeunes
D’Alain Thiry à Gérard Bonneau, l’OL a évolué dans sa manière de penser le recrutement chez les jeunes.
Plus que jamais la formation rhodanienne s'internationalise. (Extrait de But ! Lyon janvier 2013)
Comme l'explique si bien l'emblématique José Broissart, « le recrutement est quelque chose de fondamental. Cela tient une grande part dans la réussite de Lyon. On nous a souvent reproché de recruter au niveau régional. » Responsable du recrutement jusqu'au début des années 2000, Alain Thiry confirme ce mode de fonctionnement initial : « On ne voulait pas qu'un gamin de 14-15 ans nous dise : « J'ai signé à Auxerre ou à Nantes parce que l'OL n'est pas venu vers moi ». On n'allait pas recruter du côté de Nantes par exemple parce qu'on a avait déjà du pain sur la planche chez nous. » Depuis, l'OL s'est ouvert à l'échelle nationale (Benzia, Martial)”¦ Et désormais international avec les arrivées des joueurs suisses (Frick, Pagliuca, Simba), africains (Koné, Njie, Coulibaly) et désormais scandinaves (Yttergard Jenssen). « La culture du football est en train de s'internationaliser. On ne veut pas rater ce virage », confirme Stéphane Roche, à l'origine du nouveau projet lorsqu'il a pris la tàªte du centre de formation en compagnie de Rémi Garde à l'été 2010.
Des observateurs en Suisse et en Afrique
A l'échelle nationale et comme nous vous l'avions détaillé dans But ! Lyon en février 2011 (voir carte de France), le fonctionnement est tout simple : un large tour d'horizon de la région Rhône-Alpes, un axe Paris – Lyon – Marseille couvert par deux recruteurs sous la tutelle de Gérard Bonneau et une vision d'ensemble des centres de préformation de Vichy, Clairefontaine, Ploufragan ou encore Dijon. Au niveau international, l'OL a appris à travailler et s'est structuré, toujours autour de Bonneau (responsable du recrutement chez les jeunes). « Aujourd'hui, il y a un administratif à temps complet pour le service recrutement, cinq personnes qui sont des observateurs sur le Rhône-Alpes, Julien Sokol qui est responsable de la cellule de recrutement régional. Moi, je suis un peu sorti du régional pour améliorer la cellule de recrutement national et développer l'international », confesse l'intéressé, qui a fait appel à des aides extérieures. Yoann Loche (observateur Suisse) ou encore Patrice Girard (observateur Afrique, qui participe au suivi des compétitions internationales).
« On regarde tous les matchs internationaux »
« Avec Florian Maurice (responsable du recrutement chez les pros), on regarde tous les matchs internationaux des joueurs de 16 à 20 ans dans les grandes compétitions (Euro, Tour Elite, tournoi de Limoges, etc.) », poursuit Bonneau sur sa manière de fonctionner : « Aujourd'hui, on a fait signer un Norvégien et un Luxembourgeois mais on avait aussi vu deux Finlandais, deux joueurs Suédois. D'ailleurs, nous étions positionnés sur Christiansen (17 ans), qui a signé à Chelsea. Les parents n'avaient retenu que cinq clubs comme possibilité et on faisait partie d'une liste prestigieuse avec Chelsea, Manchester United, le Bayern Munich et l'Ajax d'Amsterdam», ajoute le chasseur de tàªte qui bénéficie des résultats et du cercle vertueux autour de l'OL en matière de formation pour faire son marché. D'un point de vue règlement, l'Europe est une aubaine. S'il est très difficile de déraciner un Brésilien ou un Africain avant 18 ans (ndlr : l'OL a essayé avec Fernando Amorim), dans la communauté européenne, il est possible d'aller chercher un joueur de 16 ans. « Sur ce cycle, c'est très intéressant parce qu'ils peuvent travailler avec Stéphane Roche pendant quatre ans et ils ont droit à une vraie formation lyonnaise », explique Bonneau, qui assure malgré tout que les footballeurs régionaux sont toujours priorisés dans la mesure du possible. « L'objectif, c'est qu'en 2e année de U17 on dispose d'un groupe capable d'aller au bout de la formation », ajoute-t-il.
« Ben Arfa, ce fut le premier jeune pour qui on a donné de l'argent »
Mais il est vrai que ce mode de fonctionnement nécessite parfois des moyens. Pour arracher Yttergard Jenssen à Tromso, l'OL a dû payer 220 000€ d'indemnité de formation. Idem pour Belfodil à Clermont-Ferrand (300 000€) et Lyon était pràªt à franchir le cap du million d'euros pour Fernando Amorim. Une évolution qui déphase un peu Alain Thiry, l'homme qui est à la base du recrutement rhodanien chez les jeunes : « Je me souviens quand on était allé chercher Ben Arfa à Clairefontaine, c'était une première ! C'est la première fois que le club donnait de l'argent pour un gamin. Ma fierté, c'est qu'avant à§a, on soit parvenu à àªtre compétitif et former des joueurs sans payer pour les faire venir. Aujourd'hui, je vois l'indemnité versée pour le Norvégien et je me dis que ce n'est plus la màªme manière de recruter”¦ »
Alexandre CORBOZ
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