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Angleterre

Real Madrid : « Cristiano Ronaldo ? Je connais sa doublure, elle joue en D6 anglaise »

Ce jeudi sort en librairie le livre « Galère Football Club » aux éditions Hugo & Cie.

Ce jeudi sort en librairie le livre « Galère Football Club » aux éditions Hugo & Cie. L'histoire de 11 footballeurs racontant leurs parcours en dehors des standards. Son auteur, Romain Molina (Hat-Trick), présente son projet.

Galère FC

Romain, pourquoi avoir écrit un livre sur onze anonymes et un coach plutôt que sur des stars mondiales comme Messi ou Cristiano Ronaldo par exemple ?

Romain Molina : Sincèrement, si j'avais eu la possibilité d'écrire un livre sur Messi ou Ronaldo, je n'en aurais pas eu l'envie. On a déjà tout dit sur eux et je ne vois pas ce que j'aurais pu apporter de plus. Ce qu'il faut savoir, c'est que le foot de très haut niveau – l'élite – à§a ne représente pas la réalité du milieu. Les mecs de National ou de CFA qui essaient de vivre de leur passion ont tout autant de mérite. Comme les joueurs dont je parle ne sont pas demandés par les médias, ils sont plus spontanés dans leurs propos. Je cherchais des mecs francs, qui n'étaient pas là pour vendre leur image. Ce genre de confessions, tu les obtiens plus facilement avec des mecs plus anonymes.

Et puis, pour en revenir à la question de départ, si j'avais voulu parler de Cristiano Ronaldo, j'aurais plutôt choisi sa doublure lors des castings pour les publicités. Je le connais. Ce n'est pas une blague ! Le mec est à moitié grec, évolue en D6 anglaise et a vécu dans un squat avec Christopher Mboungou, l'un des héros de mon livre. à‡a, c'est quand màªme une histoire de dingue. D'ailleurs, j'ai appris qu'il allait peut-àªtre se faire virer car il a perdu ses abdos (Rires).

Comment s'est fait la sélection des onze profils (douze avec le coach Patrice Neveu) ?

Déjà , je voulais composer un vrai onze avec un gardien, quatre défenseurs, trois milieux et trois attaquants. Je souhaitais aussi raconter l'histoire de mecs au Portugal, en Espagne, en Grèce, en Asie, au Moyen-Orient”¦ Ismaël Bouzid, c'est le globe-trotter. Le mec qui est aussi une encyclopédie médicale des blessures. C'est un point de vue qui m'intéressait. Christian Nadé parle du volet « relation avec les filles, sortie, parties fines durant les mises au vert ». Jérémy Funès évoque sans tabou le dopage qu'on peut voir màªme dans les basses divisions. Youness Bengelloun raconte les matches truqués et l'argent. En fait, c'est un grand puzzle autour de toutes les facettes du football. J'avais d'autres belles histoires à raconter mais je n'ai pas pu toutes les mettre. Soit parce qu'il fallait faire un choix par rapport au poste, parce que le club du joueur a mis son véto, soit parce que certains se sont désistés au dernier moment.

« J'ai encore de belles histoires à raconter ”¦ »

Comment est née l'idée de faire ce recueil d'autoportraits ?

Tout est parti de l'interview de Joslain Mayebi. Le gardien camerounais qui vit une histoire de fou, piégé en Israël par un président qui règle tout autour d'une valise de cash au George V à Paris”¦ Là , je me suis dit : « Je tiens une histoire ! » C'est Philippe Auclair (journaliste franà§ais basé en Angleterre et écrivant notamment pour France Football) qui m'a dit : « Romain, avec tout ce que tu as à raconter, tu devrais écrire un livre. » Cela a été le déclic. C'était il y a un an et demi. De fil en aiguille, je me suis rapproché de l'éditeur Hugo Sport et je les remercie de m'avoir fait confiance autour de ce projet dont ils ont eux-màªmes trouvé le titre.

Comment àªtes-vous rentré en contact avec ces joueurs précisément ?

C'est à chaque fois grâce à mon réseau, grâce à un agent aussi qui m'a beaucoup aidé (Simon Festinesi). Claude Gnakpa, je les fais grâce à un autre joueur, Grégory Tadé, que je connaissais depuis plus longtemps. Ismaël Bouzid et Youness Bengelloun sont amis. Grâce au bouche-à -oreille, j'ai trouvé des mecs pràªts à me faire confiance et à se livrer. J'en ai fait certains via Skype. D'autres, je les ai rencontrés autour d'un Starbucks à Glasgow ou à Edimbourg. Gnakpa, par exemple, on fait l'entretien quand il est en Irak via Skype. Il me dit : « Là , il y a eu un attentat pas loin de mon hôtel. Ne t'étonne pas si la connexion est un peu difficile ! » (Rires) A chaque fois, c'était des entretiens de 2h30-3h. Les confessions de Christian Nadé, à§a a màªme duré 5 heures.

Certains joueurs ont-ils demandé à relire la confession avant publication ?

A l'exception de Yann Kermorgant qui avait eu de mauvaises expériences avec certains journalistes et qui voulait s'assurer que je retranscrirais bien son propos, non. J'ai quand màªme envoyé l'interview à Christian Nadé parce que je la trouvais vraiment forte et je me demandais si je n'avais pas grillé du « off ». Il m'a rappelé pour me dire qu'il était content de ma retranscription et que sa mère, qui l'avait relu aussi, avait adoré.

Prévoyez-vous un tome 2 ?

Dans ma tàªte, oui. Après, il faut déjà que le premier connaisse un petit succès. Ce n'est pas un livre qu'un éditeur peut sortir facilement. Ce n'est pas du « très grand public ». Maintenant, c'est un recueil en forme de journal intime avec une grande liberté de ton. Je remercie Hugo et Cie pour à§a. Il n'y a eu aucune censure. Sincèrement, je pense qu'un joueur qui rentre en centre de formation se doit de lire ces histoires qui représentent la réalité pour la grande majorité, loin du strass et des paillettes. J'ai encore de belles histoires à raconter : celle d'un mec formé à Bordeaux qui a enchaà®né l'Iran, l'Azerbaà¯djan et qui évolue aujourd'hui au Soudan ou encore celle d'un autre joueur qui a fait des braquages à mains armées ”¦

Propos recueillis par Alexandre CORBOZ

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