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Marc Andreu (rugby) : « On me compare souvent avec Valbuena »
L’international français de rugby a débuté sa carrière par le football.
Avant d'obtenir ses 7 sélections chez les Bleus, le feu follet d'1m70 a joué avec Marouane Chamakh et a passé des tests au Haillan. Pour ‘But ! Football Club’, le joueur du Racing 92 Marc Andreu revient sur son parcours.
Avant de jouer au rugby vous aviez débuté par le foot ?
Oui, tout à fait. J'ai joué un petit peu au rugby quand j'étais très jeune, puis j'ai fait 10 ans de foot.
Qu'est-ce qui vous a attiré vers le foot ?
C'était surtout parce que le club de Nérac était très près de chez moi. J'aimais beaucoup à§a aussi, quand on est petit on regarde souvent le foot. En plus la région dans laquelle j'habitais était passionné par ce sport, c'est donc naturellement que je me suis tourné vers le foot.
A Nérac, vous avez côtoyé Marouane Chamakh, c'est à§a ?
Oui, il était en moins de 15 et moi en moins de 13 mais j'étais surclassé pour jouer. J'ai donc fait quelques matches avec lui.
Vous àªtes toujours en contact ?
Non, non, du tout. On avait un petit truc via média interposé en 2010 quand on avait remporté le Grand chelem lors du Tournoi des 6 Nations. C'était dans Stade2 mais depuis je n'ai pas eu d'autre contact avec lui.
« Je suis passé au rugby pour rester près de mes amis »
Pourquoi vous n'avez pas continué dans le foot, alors que vous aviez un bon niveau ?
Tout simplement parce que lors de mon passage au Lycée à Condom, il y avait beaucoup de rugbyman. J'étais à l'internat et il jouait tous au rugby, alors je suis passé au rugby pour rester près de mes amis.
Au rugby vous jouez ailier, la plupart des rugbymen qui passent du foot au rugby jouent 10, pourquoi pas vous ?
Tout simplement parce que je suis arrivé très tard au rugby, à 17 ans et donc j'avais quelques lacunes techniques. Le poste d'ouvreur est une position avec beaucoup de responsabilités, du coup je me suis naturellement installé à l'aile. En plus j'avais une bonne pointe de vitesse et des appuis assez courts. De plus, mon premier entraà®neur de rugby à Toulon, Marcel Cottin, m'avait dit que je possédais toutes les qualités pour jouer à ce poste là et que je pouvais faire carrière. Je l'ai donc écouté.
Et vous n'avez jamais eu envie de buter ? Le foot ne vous a pas aidé pour à§a ?
Si, je butais quand j'étais en Balandrade et en Philiponeau, mais quand je suis arrivé à Toulon au plus haut niveau, il y avait plein d'autres buteurs qui étaient meilleurs que moi. Et je n'ai pas pris le dessus malgré l'entrainement au but. J'ai donc laissé ma place.
Et aujourd'hui, vous suivez toujours le foot ?
Bien sûr ! En plus il y a un nouveau docteur au Racing qui exerà§ait avant à l'Olympique de Marseille, qui est l'équipe que je suis assez régulièrement, donc à§a nous permet de discuter souvent de foot. Après j'essaye de suivre le plus possible ce sport, surtout qu'il y en a énormément, donc c'est assez facile.
Et vous pensez quoi du début de saison de Marseille ?
Un peu difficile au vu des problèmes extra sportifs. Peut-àªtre que s'il n'y avait pas eu tout à§a il serait bien meilleur. Pour l'instant c'est un peu compliqué mais à§a peut aller que de mieux en mieux.
Et vous avez un joueur préféré ?
Non pas vraiment. Màªme si j'apprécie Mathieu Valbuena. On nous compare souvent tous les deux étant donné nos ressemblances physiques (rires).
Et vous le connaissez, vous l'avez déjà croisé ?
Non, mais notre doc nous en parle souvent. à‡a a l'air d'àªtre quelqu'un de bien.
« Mes détections au Haillon, c'était assez exceptionnel »
Vous rencontrez souvent des joueurs de foot pro ?
La saison dernière on en a croisé quelques-uns, étant donné qu'on avait déjà un docteur qui était passé par le foot. Il y avait pas mal de joueurs qui venaient voir Jean Marc Laborderie (Médecin des équipes espoirs des Bleus puis du Brésil lors de la Coupe du monde 98 et du RC Lens ensuite) pour des conseils sur les soins etc. On voyait donc pas mal de footeux et puis là c'est un peu pareil.
Vous allez voir des matches ?
Oui, je vais au Parc des princes voir le PSG, parce qu'on a des invitations par notre sponsor, donc on y va quand on peut. Et on y voit des rencontres plutôt sympathiques.
Et pour l'Euro qui arrive vous comptez y aller ?
Eventuellement j'aimerai aller voir quelques matches. Il faut essayer de voir avec les sponsors si on ne peut pas avoir quelques places (rires). J'espère vraiment y aller, j'avais déjà fait la Coupe du monde en France quand j'étais plus jeune, je m'en souviens très bien, j'y allais avec mon père. C'est une grande ambiance, de bons souvenirs.
Et il y'en a qui vous ont marqué dans le foot ?
Dans le football, mes meilleurs souvenirs, il y a déjà mes années à Nérac avec les potes. Puis les sélections que j'avais passé au Haillan. Aller dans ce grand château c'était assez exceptionnel.
Ca fait quoi d'aller au Haillan quand on est tout gamin ?
A cette époque-là , j'étais à fond dans le foot. On voyait les grands joueurs de loin, ils nous faisaient ràªver, on voulait àªtre comme eux. Mais on sait très bien qu'il n'y a qu'un petit pourcentage de joueurs qui vont au bout et qui atteigne le haut niveau. Après c'est la màªme chose dans tous les sports, mais quand tu arrives là -bas tu vois que c'est un truc que tu ne peux pas atteindre.
Et au Racing quand vous jouez au foot à l'entraà®nement, est-ce qu'il y a un joueur qui sortent du lot ?
Ce n'est pas simple, déjà , je peux vous dire que les Sud-africains sont catastrophiques. Les Néo-Zélandais et les Fidjiens c'est pareil, ils ne savent màªme pas qu'il y a un ballon rond (rires). Les Franà§ais sont quand màªme meilleur au foot que les autres Nations, je dirais Brice Dulin, parce que c'est mon pote, à§a va le booster un peu (rires).
Les joueurs de l'Hémisphère sud ne connaissent pas le foot alors ?
Pour eux c'est du soccer, c'est moins réputé. Eux, ce qu'ils connaissent c'est le ballon ovale et non pas le ballon rond. Mais c'est plutôt logique. Ici, en France dans les cours de récré on joue au foot, chez eux dès qu'ils sont gamins ils attaquent par le rugby, ils ne connaissent que à§a. Chez nous, quand on voit un ballon ovale à l'école on se demande c'est quoi ce ballon, chez eux c'est quelque chose de normal.
« Blaise Matuidi a évolué à une vitesse incroyable »
Vous pensez que les Bleus du rugby peuvent aller loin dans cette Coupe du monde ?
Je l'espère. Màªme si je ne fais pas partie de ce groupe France pour ce Mondial, j'ai tout de màªme envie qu'ils aillent loin. Je suis derrière eux, j'ai plein d'amis très proche dans cette équipe et je souhaite de tout mon cÅ“ur qu'ils aient une étoile au-dessus du coq sur le maillot. Maintenant à§a va àªtre très compliqué, s'ils finissent premier de leur poule, lis joueront contre l'Argentine puis les Anglais en demi. En finissant deuxième les Bleus joueront les Blacks en quart. Le parcours va àªtre très très dur, mais rien n'est infaisable.
On sent qu'il y a une grosse ferveur derrière cette équipe
C'est surtout par rapport à la compétition, la Coupe du monde. N'importe quelle équipe qui participe à un mondial, màªme dans les sports moins médiatisés comme le hand, le volley etc ”¦ On se rend compte qu'au final quand une équipe de France réussit de belle performance et bien tout le pays et derrière. On l'a vu aussi avec la Coupe du monde féminine de rugby, il y a eu une grande ferveur derrière les Bleues, là c'est la màªme chose avec le Basket. Et bien à§a sera pareil avec le rugby comme pour le foot.
Vous pensez que l'équipe de France de foot peut aller loin à l'Euro ?
Oui, ils ont une belle génération. Il y a vraiment de très bons joueurs. Quand ils vont commencer à bien jouer ensemble, màªme si à§a fait un moment qu'ils se côtoient, cette équipe à un potentiel gigantesque. De nombreux joueurs côtoient de très grands joueurs en club, on le voit avec Blaise Matuidi à Paris qui a évolué à une vitesse incroyable. Il fait des choses aujourd'hui que màªme lui n'imaginait peut àªtre pas. Des mecs comme Pogba ou Valbuena vont apporter énormément.
Recueilli par Damien CHABBERT
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