OM – Best-of : Gignac, histoire d’une renaissance

Et qui mieux que sa famille pouvait évoquer ses deux premières saisons compliquées à l’OM ? Extrait.

André-Pierre Gignac a marqué ! C’est presque devenu un événement, à Marseille, ces dernières saisons. Mais le Martégal a cette fois entamé la préparation avec une envie débordante. Toujours premier dans les footings de début de séance, on sent que l’attaquant veut enfin retrouver le niveau qu’il a pu avoir au meilleur de sa forme, à Toulouse. Et il est pour le moment récompensé de ses efforts, puisque contre Eskisehirspor, le 2 août, il a converti sa seule occasion en but. Il avait déjà frappé contre Nîmes en amical. A l’époque, son petit frère, Alexis, avait apprécié… “Ça peut lui donner confiance, c’est sûr, surtout que ce n’est pas forcément son point fort, avait-il confié. Ce n’est qu’un match amical, mais c’est important pour lui, pour son avenir à l’OM.” Car pour l’instant, Gignac est laissé tranquille par les blessures. “Il a du temps de jeu, il réussit des choses, en tente d’autres, observe son frère. Il est au top en ce moment ! Je pense que ça peut être enfin la bonne année, pour lui. De toute façon, si physiquement il est bien, le reste suivra.”

« Ses blessures ont tout cassé »

Parce que depuis son arrivée à Marseille, rien n’a été facile pour le Martégal. “Ça a été très dur pour lui, lâche Alexis Gignac. Nous, toute sa famille, on a été là pour lui, proches de lui. Mais André-Pierre a quand même souffert énormément. Pourtant, il ne lui manque vraiment pas grand-chose ! Ce sont ces blessures qui ont tout cassé…” Son père, Gérald, ne dit pas le contraire. “On a toujours été derrière lui, surtout pendant ses blessures. Vous savez, moi, le ballon je m’en fous : ce qui compte c’est la santé de mes enfants. S’il est bien, il pourra jouer, et bien jouer.” Ce qui n’a donc pas été le cas, pendant deux ans. L’attaquant a enchaîné galère sur galère. “Il a été opéré des adducteurs, pour sa pubalgie, se souvient Gérald Gignac. J’essaye de l’aider, moralement surtout. Par textos, de temps en temps. C’est important pour lui d’avoir sa famille, ses amis et ce club qu’il aime. Peut-être qu’ailleurs, il aurait craqué.”

« J’aimerais en connaître des millions comme lui »

Justement, en parlant de l’étranger, Gignac a-t-il pensé à un départ ? “Non, répond catégoriquement Gérald. Il est bien ici, c’est son club de coeur, sa ville, sa vie. Ailleurs, ça ne pourrait être que plus difficile. Mais vous savez, il a un très bon état d’esprit. J’aimerais en connaître des millions comme lui!” Pourtant, la pression est forte à Marseille. D’autant plus que l’enfant de la région entretient une relation compliquée avec les supporters olympiens. “C’est difficile, oui, admet son père. Mais il sait ce que c’est, il a été à leur place ! Je me souviens, c’est moi qui l’ai amené, quand il était petit, au stade. Et puis on sait bien qu’à Marseille, les fans sont comme ça. La première année, quand il a mis cinq buts d’affilée, tout le monde l’adorait ! Et j’espère que cette année, ils seront aussi derrière lui.” Il faudra que Gignac prouve sur le terrain qu’il en est digne, pour faire changer d’avis un public toujours très exigeant. A tel point que Gérald, aujourd’hui, ne va plus au stade. “Quand j’y suis, je me dispute alors… Je suis tranquille devant ma télé. Mais si tout repart, et qu’il fait une bonne saison, j’y retournerais avec plaisir !” Au vue de la première partie de saison de son rejeton, Gérald n’a pas dû rester dans son canapé…

David Calais, à Marseille.

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