OPINION : Bielsa, la mauvaise éducation

A l'heure où la France du foot s'indigne du comportement infantile de ses Espoirs, le « modèle espagnol » n'est pas en reste. Le coach de l'Athletic Bilbao, Marcelo Bielsa, en est l'un des plus vibrants exemples.

Il y a des attitudes qui ont de quoi surprendre. Notamment celle de Marcelo Bielsa, ce mercredi soir à Gerland pour la conférence de presse d'avant-match opposant l'OL à l'Athletic Bilbao. A 57 ans, « El Loco » est pourtant un immense entraà®neur. L'un des rares sur la planète football à àªtre en mesure de transformer un obscur club de milieu de tableau au style de jeu stéréotypé en un mini-Barà§a capable de mettre à l'amende Manchester United sur deux matchs.

Mais mercredi, c'était un « petit homme », qui a fait face à la presse. Durant les 25 minutes de la conférence de presse, le technicien argentin n'a jamais décollé les yeux de son pupitre. Jouant avec son stylo et gribouillant sur son cahier, Bielsa n'a pas vraiment respecté son auditoire.Alors bien sûr, l'ancien sélectionneur de l'Argentine et du Chili a répondu aux questions mais que la manière fut irrespectueuse. Màªme avec le langage fleuri qu'il a tenu durant l'Euro 2012, Samir Nasri a au moins donné l'impression d'àªtre impliqué. Loin du « je-m'en-foutisme » de Bielsa ce mercredi.

Pour sa défense, l'ancien stoppeur dirige aujourd'hui une équipe en crise. Proche de démissionner en début de saison, il est en froid avec sa direction et plusieurs de ses joueurs majeurs. Mais est-ce une raison pour ne pas respecter l'environnement et les gens chargés d'àªtre les relais de l'information pour le grand public ? Cet irrespect, émanant de l'un des meilleurs coachs de la planète, ne peut àªtre vu comme une énième excentricité du technicien. Si Pedro Almodovar a fait un film sur « La mauvaise éducation », Marcelo Bielsa peut, sans conteste, revendiquer la paternité de sa version basque.

Alexandre CORBOZ