Stade de Reims
Reims – Best-of : autopsie du «corner à la rémoise»
Les années passent, la mémoire flanche.
Les buts, les matchs, finissent souvent aux oubliettes. Le corner à la Rémoise, lui, est gravé. Dans la tàªte des supporters rémois, comme dans celles de tous les passionnés de football du pays (extrait de But ! Reims, décembre 2012).Les vestiges d'une époque lointaine qui resteront gravés dans les gàªnes du football. Quand Reims, dans les années 50, dominait la France et faisait trembler l'Europe. Avec, pour plus bel étendard, la passion, prônée par l'entraà®neur Albert Batteux, pour un jeu basé sur des passes au sol, courtes, et millimétrées. De ces années victorieuses, il reste des joueurs, des titres (6 championnats de France, 5 Coupes), des souvenirs, et une marque de fabrique. Le fameux corner à la Rémoise. Comme Rabah Madjer ou Antonin Panenka, le club champenois a vu son nom s'associer à l'atypique utilisation des corners de Raymond Kopa et compagnie. Ce dernier revient, pour “But! Reims”, sur les spécificités de cette action ingénieuse, qui aujourd'hui encore, est utilisée au FC Barcelone, et sur tous les terrains de la planète football.
Les origines
Qui peut imaginer, à l'époque, utiliser le corner, jusqu'ici toujours botté dans la surface de réparation, d'une autre faà§on ? Dans les années 50, le Stade de Reims est ce qui se fait de mieux dans l'Hexagone, et rivalise avec les meilleurs d'Europe. En Champagne, les cerveaux bouillonnent pour trouver des alternatives à un football qui devient stéréotypé. Albert Batteux et sa troupe innovent, dans le jeu. Raymond Kopa se souvient : “C'est moi qui ai inventé le corner à la Rémoise. Tout le monde le dit et c'est vrai. Je préférais donner des balles courtes et me rapprocher des buts adverses, plutôt que de frapper directement n'importe où, comme on le faisait jusqu'ici. C'est une question de stature, c'est vrai (”¦) C'est une improvisation à un moment donné, qui a marché et on a continué après parce qu'il y avait une réussite au bout. Au départ, c'est moi qui donnais la balle, puisque c'est moi qui tirais les corner. Je la passais à un autre joueur, qui essayait de faire la différence dans les seize mètres pour donner la balle en retrait et ainsi, se montrer encore plus dangereux. On l'a fait parce que c'était utile”.
Et aujourd'hui ?
Le corner à la Rémoise n'a pas quitté les gàªnes de la formation aujourd'hui entrainée par Hubert Fournier. Olivier Guégan, l'entraà®neur adjoint, confirme : “Nous, sur les coup de pied arràªtés, on a des combinaisons. Notamment sur les corners. Et c'est vrai que le corner à la Rémoise en fait partie. Maintenant, on le voit au plus haut niveau, toutes les équipes sont très attentives quand à§a veut jouer à la Rémoise. Et quand on peut le faire, il faut vraiment le réaliser dans le bon tempo et avoir l'espace nécessaire. Sinon, l'adversaire voit que à§a va jouer à deux, il vient souvent bloquer cette combinaison. Aujourd'hui, les coups de pied arràªtés, au haut niveau, on voit que c'est danger de but si le ballon est bien placé. Le frappeur est hyper important. C'est plus de 30% des buts marqués en ligue 1 donc c'est quelque chose de très important”. Les temps changent.
Benjamin VIARD
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