« Beaucoup de gens pensaient avant la compétition que l'équipe de France était l'archi-favorite et allait chercher sa troisième étoile. Personnellement, je n'ai jamais partagé cet optimisme béat car j'ai toujours pensé que pour un Champion du Monde en titre, c'était très difficile de conserver sa couronne. Pour autant, je ne condamne pas les Bleus comme certains le font désormais depuis la blessure de Karim Benzema.
Soyons réalistes : oui, il y a quelques absents d'envergure mais on a quand même une équipe hors normes. Dans toutes les lignes, on a des joueurs d'expérience qui évoluent dans de grands clubs. Devant, on a Kylian Mbappé en star mondiale. Des tauliers qui répondent toujours présents comme Olivier Giroud, tout proche de battre un record, ou encore Antoine Griezmann. Je veux bien que le milieu de terrain soit handicapé mais on a quand même l'excellent Aurélien Tchouaméni (Real Madrid) pour tenir la barraque. Derrière on a des titulaires du Bayern Munich, du FC Barcelone, de Manchester United en plus d'Hugo Lloris avec le brassard. Tout d'un coup, tout ça, ça devient dérisoire ? Qu'on sombre dans le catastrophisme absolu ?
« Le climat est pesant mais il ne fait pas tout »
Personnellement, ce qui me fait rire jaune, c'est de lire dans les colonnes du Parisien que l'équipe de France était « en deuil » de Karim Benzema. Sérieusement ? En deuil ? Comment certains journalistes peuvent écrire des choses pareilles ? Il y a quelques années, quand Benzema était absent des listes, tout le monde poussait un ouf de soulagement. Ce football à deux vitesses et à tournage de vestes me fait bien sourire… Même si le forfait de Karim Benzema est ennuyeux, ce n'est pas pour ça qu'on va tous se mettre à pleurer et à ranger les drapeaux. Restons mesurés : l'équipe de France reste une nation forte avec la possibilité de sortir d'un groupe parfaitement abordable. Aux Bleus de maîtriser les matchs pour sortir en tête de cette poule et ensuite nous verrons…
Ce que je trouve dingue, c'est que depuis des semaines, on nous bassine avec le climat pesant autour des Bleus : parce qu'il y a les affaires de la FFF, parce qu'il y a l'affaire Pogba… Mais le climat ne fait pas tout. C'est bien gentil de prôner l'union sacrée dans les médias comme c'est le cas en Espagne. Eux, on les connait : à la première occasion, ils retournent leur veste pour fracasser l'équipe de Luis Enrique. C'est évident que le climat est spécial. Ça vient aussi du fait de jouer au Qatar, à une période particulière et dans un contexte particulier. Là-bas, on voit des supporters partir au milieu d'un match car ils ne sont pas contents du comportement de leur équipe. Comme si le Qatar avait des ambitions de titre mondial…
Est-ce que ce contexte peut jouer sur l'équipe de France ? Je ne pense pas. Le staff de Didier Deschamps en a vu d'autres. Il est assez professionnel pour faire la part des choses entre les affaires de la Fédération, les fameux SMS de Noël Le Graët et l'envie de gagner sur le terrain. Les joueurs ont suffisamment d'expérience, ont traversé suffisamment de tempêtes pour que tout ça leur glisse dessus. Non, on ne pourra se servir de ça comme excuse… Je pense même que, tout ce qui se passe plus haut, les Bleus s'en moquent royalement… »