Real Madrid Mercato : Alexander-Arnold, une fausse bonne idée

Annoncé tout proche du Real Madrid, le latéral droit de Liverpool Trent Alexander-Arnold a réalisé un match épouvantable dimanche contre Manchester United (2-2), confirmant ses grosses lacunes défensives.

La semaine dernière, des médias anglais et espagnols ont fait état d’une offre du Real Madrid pour recruter Trent Alexander-Arnold dès ce mois de janvier. Le champion d’Europe est confronté à la blessure de son titulaire au poste de latéral droit, Dani Carvajal, pour encore de longs mois. Il est en contacts avancés avec l’Anglais et, plutôt que d’attendre la fin de son contrat en juin pour le recruter gratuitement, il est prêt à verser entre 25 et 30 M€ dès ce mois de janvier (sachant que Transfermarkt situe sa valeur à trois fois plus). TAA est considéré comme l’un des meilleurs latéraux droits de la planète. En outre, il s’entend très bien avec Jude Bellingham. A priori, il n’y aurait que des avantages à le recruter. Mais un doute persiste, accentué par la prestation du natif de Liverpool contre Manchester United (2-2).

Roy Keane l’a méchamment critiqué

Hier avait lieu à Anfield le derby d’Angleterre entre les deux clubs les plus titrés du royaume. MU, qui prend valise sur valise depuis quelques années face aux Reds, craignait le pire avant de défier son grand rival, surtout que la greffe Amorim ne prend pas. Mais les Red Devils sont repartis de Liverpool avec un point plus que mérité (2-2), à la surprise générale. Car, dans le jeu, ils ont été entreprenants, tenant la dragée haute aux leaders de Premier League. Ils se sont procurés quantité d’occasions, en plus de leurs deux buts, et tous ont un point commun : ils sont venus du côté droit de la défense du LFC. Ruben Amorim avait parfaitement ciblé les lacunes de la défense des Reds, trop souvent abandonnée par un Alexander-Arnold pour qui, ironie de l’histoire, le plus dur est de défendre. Systématiquement, MU s’est projeté dans son dos quand il récupérait le ballon car le latéral était au milieu ou, pire, en attaque.

Cette prestation calamiteuse de l’international anglais lui a valu une critique acerbe de la légende de MU Roy Keane, désormais consultant TV : « Il y a des rumeurs annonçant Alexander-Arnold au Real Madrid mais après ça, c’est à Tranmere qu’il va aller ! Il doit faire mieux ! ». Le club situé dans la banlieue de Liverpool a rebondi sur le sujet avec humour en répondant « Non merci, on a ce qu’il faut ». D’autres sources assurent que le patron de la défense du LFC, Virgil Van Dijk, a failli en venir aux mains dans les vestiaires avec son partenaire pour avoir déserté son poste aussi souvent. Les tensions seraient grandes au sein de l’effectif des Reds à cause de Trent Alexander-Arnold, qui n’en fait qu’à sa tête sur le terrain.

Trop offensif et pas concerné tactiquement

Ces dernières saisons, Jürgen Klopp avait partiellement résolu le problème posé par le latéral droit : à chaque fois qu’il montait, la défense passait à trois éléments, Andy Robertson, à gauche, glissant dans l’axe. Mais Arne Slot n’est pas fan de cet ajustement. Et en plus, Ruben Amorim avait prévu le coup en demandant à son équipe de faire des changements d’ailes pour justement empêcher Robertson de coulisser et ne pas laisser le temps à Alexander-Arnold de se replacer.

Alors que le nom de l’Anglais revient avec insistance du côté du Real Madrid, il semblerait de plus en plus qu’il s’agisse d’une fausse bonne idée. Hormis au niveau commercial, Alexander-Arnold ne semble pas en mesure d’apporter un plus aux Merengue. Au contraire, il risque de les déséquilibrer davantage ! En début de saison, Carlo Ancelotti regrettait que son équipe défende à huit, Vinicius Jr, Kylian Mbappé et Rodrygo n’étant pas des adeptes du replacement. Cela a provoqué des tensions, Jude Bellingham pestant notamment contre ses partenaires offensifs. Le Real a fini par trouver la solution, tout le monde faisant plus d’efforts mais que se passera-t-il si Alexander-Arnold arrive et se met à monter sans redescendre ?

Depuis le début de sa carrière, l’international anglais de 26 ans se distingue par sa qualité sur coups de pied arrêtés et son allant offensif. Mais dans ces deux domaines, le Real Madrid est suffisamment pourvu. Ce dont il a besoin, c’est de défenseurs appliqués, impliqués dans leurs prérogatives et ne rechignant pas à prêter main forte au secteur offensif quand le besoin s’en fait sentir. C’est tout ce qu’incarne Dani Carvajal, qui est avant tout un défenseur accrocheur, opiniâtre. C’est tout ce que n’est pas Trent Alexander-Arnold. En un sens, Roy Keane a raison en disant que défensivement, il est plus proche de Tranmere que du Real. Hier face à MU, en plus de ses oublies au niveau du replacement, il s’est distingué par des fautes flagrantes et évitables au milieu de terrain, notamment sur Bruno Fernandes. Et également par des relances plein axes interceptées par ses adversaires. Pour un club comme la Maison Blanche qui prône l’excellence, ça sent l’erreur de casting.

Bien sûr, Carlo Ancelotti en a vu d’autres et pourrait tenter de donner goût aux tâches défensives à sa recrue. Mais s’il n’y parvient pas, on reviendrait à la première époque des Galactiques, au début des années 2000, quand le Real Madrid penchait trop vers l’avant à force d’accumuler les Ballons d’Or en pointe. Après le départ de Claude Makelele, l’équipe avait basculé et plus rien gagné comme trophée majeur. Florentino Pérez a-t-il tiré les leçons de ses erreurs passées ? Premier élément de réponse avec le dénouement de ce dossier Alexander-Arnold…

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