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EXCLU BUT! : mercato, clubs, médias, agents de joueurs, Mohamed Toubache-Ter se livre sans retenue
Personnage désormais incontournable du mercato, qu’il soit estival ou hivernal, le très bien informé Mohamed Toubache-Ter s’est longuement confié à Butfootballclub. Sa passion du foot, ses amis joueurs, ses relations, tout y passe.
Son influence est à l'image de sa notoriété, importante. Incontournable même en période de mercato lorsque ses 79 000 abonnés se délectent de ses innombrables informations exclusives. Lui, c'est Mohamed Toubache-Ter, Momo pour les intimes, passionné de sport, en général, et de football, en particulier, qui méritait bien un entretien au long cours. Sans langue de bois, et surtout sans concession, aux antipodes d'un milieu du foot pas toujours attirant. Entretien.
Les supporters et les médias français vous connaissent aujourd'hui via votre compte X, mais pas grand monde ne sait à quand remontre votre passion pour le ballon rond ?
Mohamed Toubache-Ter. Comme beaucoup, ça remonte à l'enfance. Avec une passion pour le sport, tous les sports, dont le football. Et ça se matérialise avec des matches au stade de la Mosson puisque j'habite Montpellier et que je suis supporter du MHSC.
Le supporter a depuis laissé place à l'insider…
(Il coupe) Ah non, n'utilisez pas ce terme, je le déteste.
Influenceur ?
Non plus. Tout ça, mon compte X, le mercato, les infos, ce n'est qu'un jeu, une compétition saine et drôle ou nous sommes quelques-uns à partager des informations sur le mercato. J'ai un réseau, c'est vrai, mais je ne l'utilise pas pour gagner ma vie. Contrairement à d'autres, je refuse toute forme de partenariat, je dis non à des organes de presse et ne me sers pas de mon compte X pour y faire de quelconques publicités. Les choses sont claires : sortir des infos est exaltant, mais c'est pour moi un simple amusement.
Alors comment passe-t-on de supporter lambda à personne qui détient un réseau comme vous le dites ?
Avec des rencontres. Des joueurs professionnels qui, au fil du temps et après d'innombrables discussions, sont devenus des amis. Il y a avec beaucoup une véritable relation amicale et j'insiste là-dessus. Il n'est un secret pour personne, par exemple, que je suis proche de Ryad Boudebouz ou encore d'Andy Delort. Mais là-encore, si j'ai pu avec eux, mais également avec d'autres, donner quelques conseils de communication, car c'est mon métier, il n'y a jamais eu de contrepartie financière. Tout ça est le fruit d'une belle amitié. Et j'insiste : désintéressée.
On vous connaît une autre passion, la politique…
Exact et c'est la même chose que pour le football, ça remonte à l'enfance. J'ai été passionné et je m'y suis même engagé en travaillant pour Michèle Alliot-Marie, en assistant un élu à Paris et en étant candidat à la campagne pour la présidence des Jeunes Populaires.
"Le tournant, c'est lorsque j'annonce la venue de Matteo Guendouzi à l'OM. Mon compte twitter de l'époque prend plus de 10 000 abonnés."
Des points communs entre le football et la politique ?
Certains pensent que le monde politique est d'une dureté absolue, ce qui est vrai, mais celui du football n'a rien à lui envier. Vraiment rien. Le monde du foot est même pire que celui de la politique.
Pour revenir au football, à quel moment avez-vous eu l'impression de peser dans le système médiatique du mercato ?
Le tournant, c'est très clairement au mois de juillet 2021 lorsque j'annonce la venue de Matteo Guendouzi à l'OM. C'est une belle saga de l'été, un transfert retentissant car le joueur arrive d'Arsenal (NDA : il arrive en prêt) et, de mémoire, mon compte twitter de l'époque prend plus de 10 000 abonnés supplémentaires. C'est un tournant pour moi car jusque-là, je concentrais surtout mes informations sur mon club, le MHSC.
Pour quelle raison vous retrouve-t-on deux mois après ce transfert au SCO d'Angers en qualité de responsable de la communication ?
Tout part d'une opinion que je donne via les réseaux sociaux sur la situation sportive du SCO. J'apprends dans la foulée que le président Chabanne souhaite me rencontrer. Je dis banco, on discute et il me propose la direction de la communication. Ce que j'accepte après réflexion et avec grand plaisir. Je suis alors convaincu que ça va très bien se passer.
Vous avez du flair…Moins de deux mois après vous quittez le club angevin
Le début de mon aventure se passe pourtant on ne peut mieux. Y compris avec l'entraîneur de l'époque, Gérald Baticle, qui n'avait été prévenu de mon arrivée qu'au dernier moment. Mais peu de temps après, ce même Gérald Baticle va commencer à avoir des doutes sur moi.
C'est à dire ?
Il n'a qu'une hantise, c'est d'être viré et il est même convaincu que je travaille dans ce sens avec la venue de Laurent Batlles, que je connais par ailleurs. Il n'en est rien, évidemment, mais c'est comme ça.
Regrettez-vous d'être parti aussi rapidement ?
Ce que je regrette, c'est qu'un entraîneur parano ait pu me gâcher à ce point ma première expérience dans le monde du football professionnel. Là, oui, il y a des regrets. Mais au regard des liens que j'ai pu tisser avec des joueurs de l'équipe première du SCO, et même du centre de formation, c'est un honneur que d'avoir travaillé là-bas.
Pas de tentatives de retour depuis ?
Pour être honnête, si. J'aurais pu revenir au SCO d'Angers. Il y a également eu des contacts avec des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 que j'ai refusés.
Avez-vous été approché par le MHSC, votre club de coeur ? Vous en parlez tout de même très souvent, laissant comprendre que vous savez très bien ce qu'il s'y passe…
Je sais que je les emmerde un peu. Du moins certaines personnes à l'intérieur du club. Mais j'ai de bons rapports avec Laurent Nicollin, aucun souci avec lui. Et le MHSC, pour vous répondre, ne m'a jamais rien proposé.
Ca pourrait le faire ?
Non, jamais. Ma force, et c'est justement ce qui peut gêner, c'est mon indépendance. Dire des choses parfois virulentes. Il y a quelques semaines, j'ai fait un space en disant des choses justement. J'ai eu un appel derrière du MHSC et ça été tendu….
Vous vivez de quoi au juste ?
Comme je vous l'ai dit, je fais du conseil en communication. Et ce n'est pas mon compte X qui me nourrit. Je dis non à tout, j'ai refusé la certification et de toute façon, il est possible que je sois beaucoup moins présent dans les prochains mois.
C'est à dire ?
Je suis en contacts avec un club depuis près de deux mois. Possible que ça se fasse.
Ligue 1, Ligue 2 ?
Ligue 2. Mais bien entendu, je ne vous dirai pas le nom.
Eu égard à votre nombre important d'abonnés sur X, et du poids que vous avez, on se dit aussi que vous pourriez rendre service à certains agents de joueurs ?
C'est une critique que j'entends depuis bien longtemps. Mais pour être honnête, je vais non seulement vous répondre et aller un peu plus loin : jamais un agent ne m'a proposé quoi que ce soit pour publier une info sur l'un de ses joueurs. Je dis bien jamais. Et croyez-moi, j'en connais plusieurs des agents.
Quelles sont les communautés de supporters les plus virulentes sur les réseaux sociaux ?
Les clubs populaires ont bien entendu des suiveurs parfois virulents. Je pense à l'ASSE et l'OM notamment. Parfois des infos ne plaisent pas et ça entraîne des réactions épidermiques. Mais dans la majorité des cas, ça reste très courtois. Ca aussi, il faut le souligner.
Vous n'avez jamais été atteint par des critiques, des messages musclés, des menaces ou je ne sais quoi ?
Avant, oui. Ca m'empêchait même de dormir. Mais aujourd'hui, et pour reprendre une expression de Jacques Chirac, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre.
"Le mercato est en effet devenu une folie. Mais ça ne concerne pas que ceux qui écrivent dessus en donnant des informations. C'est tout le système qui est devenu dingue."
On se demande souvent quels clubs aimez-vous bien ? Y en a-t-il d'ailleurs ?
Le club que je supporte, c'est le MHSC et il n'y en a pas d'autres. Après, je peux apprécier certains clubs, comme c'est le cas de Lorient, de Metz et des deux clubs corses.
C'est peut-être là que vous allez travailler ?
No comment.
Quels rapports entretenez-vous avec les journalistes ? Certains tentent-ils de récupérer auprès de vous des informations sur le mercato ?
Certains ont tenté, m'ont beaucoup appelé et comme je ne donnais rien, n'ont plus donné le moindre signe de vie….Disons que j'ai beaucoup d'amis journalistes qui m'expliquent qu'ils se font parfois pourrir par leur hiérarchie parce que je sors des choses que eux devraient avoir avant tout le monde. Le mercato, les coulisses du foot, c'est devenu depuis pas mal d'années une compétition hallucinante entre certains médias. Et de temps en temps, je me rends bien compte que j'en emmerde certains en partageant ce que je sais.
Et ça se traduit comment lorsque vous les emmerdez comme vous dites ?
(Il rigole) C'est très simple, ils reprennent l'information mais ne me citent pas. Comme si ça venait d'eux.
Un média en particulier ?
L'Equipe. Chez eux, on ne me cite jamais. De la jalousie, de l'aigreur ? Peut-être.
Lorsque vous évoquez une compétition hallucinante entre certains médias, vous faites référence, on l'imagine, au mercato. Ne trouvez-vous pas que ça prend désormais des proportions démesurées ?
Le mercato est en effet devenu une folie. Mais ça ne concerne pas que ceux qui écrivent dessus en donnant des informations. C'est tout le système qui est devenu dingue.
C'est-à-dire ?
Je vous donne un exemple récent : l'entraîneur Nicolas Seube à Caen. Je lis il y a quelques jours sur le 10Sport et sur FootMercato qu'il va être viré dans les prochains jours. C'est à dire pendant la trêve internationale. Et pourtant, je sais que c'est totalement faux puisque c'est un agent en conflit avec Caen qui leur donne des infos bidons. Mais ça n'empêche pas d'écrire que Seube va être viré et que ça soit repris et repris par d'autres sites. L'information est pourtant bidon et Seube est toujours à Caen, du moins pour le moment.
Vous aussi vous pouvez vous planter, non ?
Bien entendu. Et j'ai même tendance à l'écrire quand c'est le cas. En ce qui me concerne, ma seule limite, c'est la santé. Là, je n'écris rien. Et je tente à chaque fois de bien recouper par plusieurs biais si j'ai une info importante à dire. Pas compliqué au fond…
C'est bientôt fini tout ça ?
Si je me mets d'accord avec le club dont je vous ai parlé, oui. Mais que les choses soient claires : je ne fermerai jamais mon compte X. Il sera juste en pause.
Propos recueillis par B.D.
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