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EXCLU – Paganelli : "Le championnat est à la hausse"

Laurent Paganelli est revenu en exclusivité pour But! sur l’homogénéité du championnat de France et le parcours de ses clubs en Coupe d’Europe.

S’il avoue que le niveau est de plus en plus relevé, il estime que les entraà®neurs manquent de ressources au sein de leurs effectifs pour jouer l’Europe.

But! : Plusieurs équipes peuvent ràªver au titre. Bonne ou mauvaise chose pour la Ligue 1 ?Laurent PAGANELLI : Je pense sincèrement que notre championnat est à la hausse et qu'il est plus équilibré. On peut le voir car les grosses équipes comme Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Paris, Bordeaux ou Lille sont dans le haut du classement. Cette saison, il n'y a pas de petite équipe qui arrive à se glisser. Il y a pas mal de bons joueurs, je pense également qu'il y a de bons techniciens et d'internationaux maintenant qui élèvent le niveau. On a aussi des jeunes qui arrivent à maturité très jeune, on sent donc que la formation a pris également une autre dimension. Du bord de la pelouse, je peux vous assurer qu'on voit des très bons matches. Après, il y a encore un monde entre le haut et le très haut niveau. Hier soir entre l'OM et Lille, avec du très haut, le match se finit surement à 3-2 ! C'est la différence, on va se contenter d'un petit 1-0.

Pourtant, en Coupe d’Europe, les clubs franà§ais n’ont pas vraiment brillé…Un sur trois qui passe en huitième de Ligue des Champions, c'est le minimum. Je pense que Montpellier n'était pas préparé à jouer la Ligue des Champions. Si Lille avait pu garder ses meilleurs éléments, ils auraient fait mal. Seul Paris était plus mature. Ensuite, la Ligue Europa, c’est vraiment épuisant. La défaite de Bordeaux à Montpellier (1-0) est logique. Je discute souvent avec Francis Gillot et comme Marseille et Lyon, ce sont des équipes qui enchaà®nent des matches tous les trois jours et qui n'ont pas l'effectif pour. A un moment donné, il faut faire tourner son effectif et on y laisse donc des points en route. Et pourtant, ils sont en tàªte du classement. Si l'on compare avec Newcastle qui est dans le groupe de Bordeaux, ils ont deux équipes. Et malgré à§a, ils n'arrivent pas à àªtre en haut de leur championnat. Il faut faire des choix.

C'est aussi un mal franà§ais ?Il y a des moments, on va àªtre plus tactique et moins libérés. Il y a un manque d'adaptation à certaines périodes, on change moins de tactique qu'à l'étranger. Je pense que notre culture, en France, devrait permettre aux joueurs et aux techniciens de se libérer beaucoup plus, d'àªtre plus audacieux. Un technicien dira toujours qu'un 0-0, c'est du football et qu'un 4-4, ce n'est pas un bon match, qu’il y a trop d'erreurs. Mais il ne faut pas oublier que les gens viennent pour voir un spectacle. En France, on manque de cette culture. Les organisations ont trop pris le pas sur le jeu. Je pense qu'avec l'Euro 2016, les mentalités vont changer.

C'est dû à la pression du résultat ?En France, on dit qu'un bon entraà®neur est un entraà®neur qui gagne et inversement. Mais non, ce n'est pas à§a le football. Un bon entraà®neur, c'est celui qui arrive à proposer du jeu avec son équipe, à transcender ses joueurs individuellement et collectivement. Il faut arriver à épanouir le joueur, qu'il soit content de son match après une défaite ou une victoire. Parfois, certains joueurs tirent la gueule (sic) alors qu'ils ont gagné, ce n'est pas normal. Mais c'est dur car chacun a ses objectifs. L'entraà®neur à la pression du résultat, le président doit avoir des recettes financières et le public attend du spectacle. Réunir tout à§a, c'est compliqué. Mais je suis fan de cette nouvelle génération d'entraà®neur avec Baup, Gillot, Puel, Garde, Galtier ou encore Casanova, ils proposent constamment du jeu et à§a finit par payer.

Recueilli par Michaël LESCOT

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