« Vendredi soir, à l'issue d'un match au scénario un peu fou, le FC Nantes a remonté deux buts de retard pour finalement s'imposer à la Beaujoire face au RC Lens (3-2). Faut-il saluer l'exploit des Canaris ou s'inquiéter de la série noire des Sang et Or qui enchaînent un 5e match sans victoire ? Je vais peut-être faire une réponse de Normand en disant « un peu des deux ».
« Pour le RC Lens, cela fait partie des cycles »
Côté lensois, on rentre un peu dans le rang. Peut-être qu'il y avait un léger surrégime et qu'on a cru à un moment que, de par la qualité de son jeu, le Racing avait l'envergure d'un candidat au podium. Aujourd'hui, les Sang et Or marquent encore quasiment à chaque fois mais sont aussi davantage punis défensivement et cela donne cette série un peu négative. Maintenant je ne m'inquiète pas plus que ça pour le RC Lens, cela fait partie des cycles qu'une équipe peut avoir durant une saison. Il n'y a rien d'alarmant. Cela reste ponctuel et le Racing sera sans doute un candidat pour le haut du tableau.
Concernant le FC Nantes, on peut quand même être content pour eux. On se rappelle tous dans quel état était le club à l'arrivée d'Antoine Kombouaré en février dernier. Ces derniers temps, on entend un peu moins la vague de contestation contre les présidents. Les Canaris sont certes dans le ventre mou (10e) mais ils tiennent le coup et iront probablement chercher un maintien serein. Vendredi dernier, Nantes a montré qu'il pouvait aussi avoir un visage emballant. Comme on l'avait déjà vu lors de la défaite au Parc des Princes contre le PSG.
« Lafont, symbole de l’œuvre de Kombouaré »
Comme on pointe souvent du doigt la responsabilité de l'entraîneur quand ça va mal, j'ai aujourd'hui envie de mettre en avant le travail d'Antoine Kombouaré. Injustement, on voyait le Kanak comme le « loser magnifique », comme l'amateur de golf paresseux dans le travail. Pour le connaître depuis des années, Antoine Kombouaré est quelqu'un de très humain, de très droit, de très franc. Il échange énormément avec ses joueurs, aime les piquer au vif… A Nantes, il y a une adhésion au discours. Il a amené une prise conscience chez les joueurs. Ces derniers ont compris qu'ils avaient le potentiel pour exister dans ce championnat.
Deux joueurs symbolisent ce changement de cap : Pedro Chirivella au milieu et surtout Alban Lafont dans les buts. A l'arrivée d'Antoine Kombouaré, Lafont sortait d'une saison moyenne et avançait maladroitement ses pions pour partir vers une équipe qualifiée pour l'Europe. Aujourd'hui, il est le capitaine des Canaris et affiche un vrai niveau international. Il est en train de retrouver ce qui avait fait de lui un très grand Espoir à son poste avant son départ en Italie. Cette renaissance veut tout dire. Antoine Kombouaré a su, avec justesse, rebâtir une épine dorsale. Par ses mots, il a su chasser le doute de l'esprit de ses très bons joueurs en sommeil. »