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ASSE – Galtier : «Ce Mercato fout le bordel !»
Interrogé sur le grand exode des joueurs français en conférence de presse, Christophe Galtier a réagi avec véhémence sur la situation.
Christophe, beaucoup de joueurs de Ligue 1 partent cet hiver. Pensez-vous qu'on va vers un appauvrissement du championnat ?
Christophe Galtier : Oui. Et c'est dommage ! Je pense qu'on est très bon en termes de formation, de post-formation. Nos meilleurs joueurs partent à l'étranger. Parfois, ce n'est màªme pas les très bons qui partent et c'est surprenant. C'est la puissance financière des championnats mais aussi le fait qu'on ne cherche pas à les retenir chez nous qui fait qu'ils partent”¦
Sur un plan économique, c'est difficile pour les clubs de résister aux offres. C'est difficile pour les joueurs de résister aux salaires proposés”¦ Et si en plus on y rajoute la fiscalité, on ira droit dans le mur. Si on veut que notre Ligue 1 ressemble à tout sauf à un grand championnat européen, on a qu'à continuer ainsi dans les propos politiques.
Vous àªtes inquiet ?
Oui. La seule chance qu'on a par rapport aux autres pays, c'est que nos contrats sont garantis. En France, quand on signe un contrat, il a 99,9% de chance d'àªtre honoré. Ce n'est pas le cas dans d'autres pays ! Mais si vous commencez à dire aux sportifs de haut niveau que vous allez les taxer à 75%… Je suis pour la solidarité, pour l'aide aux personnes défavorisés mais pas pour le racket !
Mais la mesure n'est pas encore active”¦
Mais le jour où à§a le sera, il y aura un effet rétroactif ”¦
« Cet exode m'inquiète »
Vous pensez que cela joue dans l'exode ?
Oui, à§a en fait partie ! Je constate que cette année au Mercato d'hiver, beaucoup de joueurs partent dans des clubs qui jouent le maintien dans leur championnat. Qu'un joueur s'en aille pour jouer le titre ou l'Europe dans un club mieux classé, oui. On a tous envie de voir le football dans d'autres pays. Mais quand vous àªtes chez le premier ou deuxième de Ligue 1 et que vous partez chez le relégable”¦ Qu'on ne parle pas du « projet sportif » !
Mais c'est aussi parce que les clubs ont des besoins financiers, poussant parfois les joueurs à partir”¦ On pense notamment à Bafétimbi Gomis.
Ne comptez pas sur moi pour parler du voisin ! Il y a des clubs qui sont dans la nécessité d'alléger la masse salariale et de rentrer l'argent en transferts mais ce n'est pas le cas de tous ! Cet exode-là m'inquiète aujourd'hui beaucoup.
Quand vous dites que la Ligue 1 va « droit dans le mur », c'est en terme de niveau ?
Oui. On ne risque pas d'avoir un championnat fort et suffisamment compétitif sur le plan international. Si vos bons joueurs partent, à§a ne peut pas àªtre le cas”¦
« On doit protéger notre football »
Ce n'était pas encore le cas ?
Non, pas encore ! Màªme si pour la Ligue des Champions, c'est aussi une question de moyens. Continuons à former de bons entraà®neurs, de bons joueurs et travaillons sur la manière de conserver nos bons joueurs. Qu'ils ne soient pas obligés d'aller chercher un Eldorado financier ailleurs.
La Ligue 1 va devenir un championnat d'Espoirs ?
Non. Car tout le monde va se ressaisir, on va se mettre autour d'une table pour protéger notre football. On doit le protéger. à‡a, c'est sûr ! Je ne suis pas là pour protéger les salaires mais pour protéger notre football. Il faut que nous ayons une réflexion sur à§a.
à‡a vous démoralise ?
Non mais c'est râlant ! C'est valorisant pour la qualité de notre formation mais c'est énervant de voir partir nos bons joueurs trop tôt. Et c'est encore plus râlant quand nos joueurs partent dans des projets qui n'en sont pas. Chez nous, Matuidi est allé à Paris, Payet à Lille, Bafé Gomis à Lyon ”¦ Ce sont des promotions. C'est bien ! Il y a une évolution. Mais si vous partez pour aller jouer chez le 17e, 18e ou 20e de Premier League, à§a ce n'est pas normal ! Ce Mercato fout le bordel dans tous les clubs. Et c'est encore plus énervant quand on voit les clubs qui nous sollicitent”¦ Mais c'est comme à§a”¦
Ne faut-il pas supprimer le Mercato d'hiver ?
à‡a, j'en suis le premier convaincu ! Ce marché fout le bordel pour les entraà®neurs, pour les joueurs et pour les clubs”¦Et on vivait très bien sans !
Recueilli par Alexandre CORBOZ, à L'Etrat.
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