Pendant toute cette semaine, Butfootballclub va tordre le coup à quelques idées reà§ues sur le FC Barcelone et le Real Madrid.
L’un des grands ràªves des supporters franà§ais serait de pouvoir influer directement sur les décisions de leur club de cÅ“ur. Et la plupart du temps, quand ils discutent de ce fantasme, ils parlent des socios espagnols, qui ont un vrai pouvoir décisionnaire, màªme chez des ogres comme le Real Madrid ou le FC Barcelone.
C’est à la fois vrai et faux. Certes, les socios élisent le président de leur club. Mais, finalement, ils ont autant de pouvoir que les citoyens franà§ais sur l’économie du pays. En gros, ils votent pour un candidat mais si après ce candidat ne peut pas tenir ses promesses ou s’il fait n’importe quoi, à moins de réunir suffisamment de signatures pour une motion de censure, ils sont impuissants.
Prenons l’exemple de l’OM : dans le système espagnol, les supporters marseillais auraient pu choisir entre le projet de Gérard Lopez et celui de Frank McCourt à l’automne 2016. S’ils avaient opté pour le premier parce qu’il amenait avec lui Marcelo Bielsa, ils n’auraient rien pu faire devant les mauvais résultats et la menace de banqueroute qui a suivi. S’ils avaient opté pour le second, ils n’auraient eu aucun moyen de pression pour faire partir Jacques-Henri Eyraud, que l’homme d’affaires américain a nommé président”¦
Le rôle des socios est souvent fantasmé par le public franà§ais. En dehors des élections, son pouvoir est pourtant réduit à la portion congrue. A la fin des années 80, après que le Barà§a ait perdu la finale de la Coupe des champions 1986 et alors que le Real Madrid écrasait les compétitions nationales, les socios n’avaient aucune prise pour faire partir le président Nunez ou l’inviter à changer sa politique.
Ce sont les joueurs qui ont organisé une sorte de mutinerie ayant provoqué un électrochoc. A leur corps défendant puisque la plupart ont été virés ! Andoni Zubizarreta, aujourd’hui directeur sportif de l’OM, a été l’un des rares rescapés. C’est après cela que Nunez a décidé de recruter Johan Cruyff comme entraà®neur pour obtenir un nouveau mandat de président. Mais s’il n’y avait pas eu la mutinerie, ce ne sont pas les socios qui auraient provoqué le changement”¦