FC Barcelone : pourquoi l’affaire CR7 rend fou les pro Messi

Voici la Une du quotidien Marca ce samedi 3 décembre. Vous ne remarquez rien ? Normal, il n’y a rien à voir. Le journal madrilène, dont la sympathie pour le Real Madrid est connue de tous, ne fait nulle part mention des révélations de l’affaire Football Leaks, selon lesquelles Cristiano Ronaldo aurait dissimulé près de 150 millions d’euros au fisc espagnol par le biais de sociétés écrans implantées en Irlande ou aux àŽles Vierges.

La presse madrilène muette sur CR7

Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres du traitement, ou plutôt du non-traitement de l’affaire par les médias de la capitale. Passe encore le fait que la presse sportive se concentre sur le terrain un jour de Clasico, encore qu’il s’agisse d’un scandale d’une ampleur presque inédite. Mais ce qui fait tiquer en Catalogne, c’est que les màªmes journaux ne s’étaient pas gàªnés pour tirer à boulets rouges sur Lionel Messi lorsque celui-ci avait été accusé de fraude fiscale.

(Une de Marca du 13 juin 2013)

Un grand sentiment d’injustice parcourt donc la presse catalane depuis quelques jours : ‘Le traitement donné à cette affaire par la justice et dans les médias n’a rien à voir avec la destruction à laquelle Messi a été soumis, peste ainsi Josep M. Artells, directeur adjoint du Mundo Deportivo. Après avoir payé 53 millions d’euros supplémentaires, Messi a été traà®né dans le discrédit à la télévision, puis condamné comme son père à 21 mois de prison.’

Messi derrière les barreaux

Oscar Zarate, autre éditorialiste du journal catalan, rappelle quant à lui le titre à charge choisi par le quotidien ABC pour évoquer les problèmes judiciaires du joueur du Barà§a (‘Messi a fraudé les Espagnols’) ou ce montage réalisé par le site Libertad Digital, sur lequel l’international argentin apparaissait derrière des barreaux. À titre de comparaison, As s’est contenté dimanche d’une manchette bien plus sobre : ‘Le secrétaire d’à‰tat confirme que le fisc va enquàªter sur Cristiano.’

Une polémique qui témoigne, si nécessaire, du fossé toujours plus large entre journaux madrilènes et catalans. Ces derniers ne sont pas irréprochables non plus, eux qui avaient affiché un soutien sans faille, malvenu parfois, au numéro 10 Blaugrana après sa condamnation. Si les rivalités font le piment du sport, il serait peut-àªtre temps pour la presse espagnole de mettre le Clasico de côté dans le traitement d’affaire judiciaires…

Sylvain Opair

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