Droits TV Ligue 1 : 130 M€ en moins, les clubs vers une banqueroute inéluctable ?

À l’issue de la réunion à la FFF, trois groupes de travail ont été constitués et auront un mois pour proposer des solutions afin de sortir le football français professionnel de l’ornière dans laquelle il se trouve. Il y a du pain sur la planche.

Les dirigeants du football français a enfin pris les choses en main. A l’issue de la réunion convoquée par Philippe Diallo, à la Fédération hier en fin d’après-midi, réunissant les clubs de L1 et de L2, CVC, le fonds à l’origine de la création de LFP Media, la Ligue et la DNCG, trois groupes de travail vont voir le jour prochainement. Selon L’Équipe, ils devront être en ordre de marche cette semaine afin de rendre leurs premières conclusions courant avril. « Un groupe va concerner la gouvernance, un autre la stratégie économique et un troisième le contrôle financier, a confié Diallo hier en conférence de presse. Ces groupes seront dirigés respectivement par Marc Keller, président de Strasbourg, par Baptiste Malherbe, celui d’Auxerre, et le duo Ivan Gazidis et Damien Comolli, patrons de Saint-Étienne et de Toulouse. » 

Les droits TV au cœur des débats

Plusieurs présidents auraient été surpris d’apprendre que les désignations des responsables de groupes avaient déjà été opérées alors que les collèges de L1 et de L2 ne sont pas encore réunis pour en parler. Lors de ces états généraux, qui ont duré un peu plus de deux heures, les échanges ont été cordiaux. Pierre Ferracci, le président du Paris FC, a évoqué les problèmes de conflits d’intérêts sans citer personne et a souhaité que le lien soit rétabli avec Canal +. Diallo a appelé à la nécessité de donner une meilleure image du foot professionnel, marqué par de récents dérapages sur l’arbitrage. Le président de la FFF a aussi insisté sur le besoin d’une plus grande solidarité entre clubs ce qui nécessitera sûrement de revoir la répartition des droits télé après leur baisse sensible. Vaste chantier. 

130 M€ de manque à gagner pour les clubs à cause du piratage !

En écho, Marie Barsacq, la ministre des Sports, a déclaré qu’il fallait « sortir de la dépendance aux droits télé et aux transferts » et a promis d’intensifier la lutte contre le piratage. Vincent Labrune, le président de la LFP, a fait un point sur la situation avec DAZN tout en précisant qu’il était tenu à une double confidentialité dans le cadre de la médiation enclenchée avec le diffuseur principal. Citant l’Arcom, il a précisé que le piratage représentait un manque à gagner de « 130 millions d’euros » pour les clubs. « L’État ne peut pas, d’une part, appeler à une réforme du football et, d’autre part, rester les bras croisés lorsque des hordes de pillards viennent dévaliser chaque weekend le supermarché en consommant gratos ! Il y a donc urgence à changer la loi », a-t-il dit. Enfin, CVC a redit qu’il n’était pas satisfait du fonctionnement avec la Ligue et a esquissé un début de mea culpa au sujet des relations du fonds avec les clubs.