ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Ça, ce n’est pas une équipe »

Après la nouvelle déroute de l’ASSE, à Rennes (0-5), Didier Bigard fustige le niveau de l’équipe d’Olivier Dall’Oglio, ainsi que le premier Mercato opéré par Kilmer Sports l’été dernier.

Nous aurions préféré nous tromper et ce proche des Verts aussi, lui qui a laissé des années de sa vie à tous les étages du club. Mais voilà, il avait raison en nous interpellant la veille de ce déplacement à Rennes « Nous n’avons pas d’équipe. Tu n’es pas d’accord? ». Difficile de le contredire alors que depuis des semaines dans cette rubrique, nous mettons en garde tous les optimistes de l’intérieur qui voient des lueurs d’espoir dans des scores de 1-0, positifs ou négatifs, les autruches ne faisant pas de mathématiques. 

Les chiffres étaient pourtant parlants, les stats assommantes, bien avant le cinq majeur d’un onze mineur mais pas de mineurs, surtout pas si on parle cœur. Ce n’est pas nous qui le disons, mais Olivier Dall’Oglio «L’implication, ça doit être tout le temps, pas de temps en temps », et Gautier Larsonneur « On n’a pas de caractère ». On ajoutera comme depuis le début de saison qu’il n’y a pas non plus de talents dans ce groupe, voire pas de qualité pour espérer rivaliser avec les moins bons, ne parlons pas des meilleurs. Sauf à compenser par un supplément d’âme qu’on ne distingue pas. Et qu’on ne vienne pas nous raconter qu’il en va autrement à domicile où seul le public aide à sauver la mise. On met en lumière la transparence de l’ombre Sissoko au Roazhen parc, où il n’a pas eu une seule occasion? Mais combien à la maison? Davitashvilli a été inexistant devant les Rennais? Mais qu’avait-il réalisé face aux Montpelliérains? Et que dire du triste Cafaro? Un jaune inutile le prive du derby, un rouge de débutant précipite le naufrage en Bretagne.

Dall’Oglio fait ce qu’il peut avec ses moucherons du ballon

Il faut se rendre à l’évidence, il n’y a aucune construction derrière les attaquants. Pour cela il faudrait être capable d’enchaîner plus de trois passes consécutives. On savait les Bretons d’un tout autre niveau technique et on se doutait que le fougueux Jorge Sampaoli n’attendrait pas une semaine de plus pour souffler dans le biniou. Sa méthode a fait mouche. Dall’Oglio, lui, fait ce qu’il peut avec ses moucherons du ballon. Du gardien le plus perforé du championnat à l’avant-centre qui n’en a guère que le numéro, lequel aurait pu prétendre revêtir le maillot des rouges et noirs qui pointaient pourtant à deux longueurs derrière les Verts avant ce funeste rendez-vous? Voilà pour le terrain, résultante d’une politique dont il va bien falloir définir les responsabilités dans ce qui pourrait devenir fiasco, sans une remise à niveau au prochain mercato. L’entraîneur stéphanois a déjà fait part publiquement

des besoins qui ne sont pas les siens, mais ceux d’une formation qui joue le maintien « un renfort dans chaque secteur ». Il en faudra sans doute plus pour redonner vie à un effectif bâti sans idée de ce qu’est la Ligue 1, et plus grave sans le souci d’un équilibre à préserver. Que des joueurs soient poussés vers la sortie, on peut le comprendre. Qu’on ne leur ouvre pas la porte en grand pour éviter l’asphyxie du vestiaire, est une énigme. Il y a trop de noms à écarter de la pelouse et pas un pour apporter de la concurrence. Chercher l’erreur…

Didier Bigard 

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