Nous suivre

Ligue 1

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Pan sur le bec »

Didier Bigard se réjouit des premiers pas d’Eirik Horneland sur le banc de l’ASSE. Mais il insiste : malgré la belle victoire contre Reims (3-1), Larsonneur et les siens ont besoin de renforts…

Pris en défaut, nos confrères du Canard enchaîné ont eu l’habitude de légender la remarque d’un habile « Pan sur le bec ». Qu’ils nous permettent de leur emprunter la formule, bien présomptueusement, pour nous auto-clouer  la bouche à nous, observateurs et suiveurs de l’ASSE. Ce pan aurait d’ailleurs pu venir de Nantes. Antoine Kombouare l’a appelé de ses vœux en guise de « bonne année » à la presse locale qui a le mérite de toujours espérer un envol des Canaris et misait sur un vent nouveau, un changement de coach qui n’avait rien d’hallucinatoire. Kita père et fils n’ont pas trouvé l’oiseau rare capable d’effaroucher les oisillons de la Beaujoire et Kombouare qui attendait des excuses a affiché son esprit de revanche. Au delà de tout relativisme dans ce milieu qui en demande. Sa sortie théâtrale de la conférence de presse, avant le déplacement à Lille a moins enjolivé son ego – dont il se fiche sans doute – que le nul (1-1) ramené de Pierre-Mauroy.

Eirik Horneland lui aussi aurait pu nous faire pan sur le bec alors que la majorité des fans du club émettaient des réserves sur son projet, sinon de football total, d’un jeu offensif, d’une équipe qui va de l’avant. Il y a deux semaines, nous posions insidieusement la question « Avec qui Eirik Horneland pense-t-il attaquer? » il a répondu en tournant pendant sept jours la langue sur les terrains de l’Etrat et en faisant tirer la langue à des joueurs qui n’ont pas mis longtemps pour évacuer l’air des fêtes et se concentrer sur la méthode venue du Nord.

Gardez-vous d’imaginer que l’effectif est suffisant

On défend et on attaque en jouant en bloc, principe répété pendant quatre vingt-dix minutes par le nouveau coach, douzième homme auquel le père Noël n’avait pas oublié de mettre des piles neuves. Parce qu’on a écrit plus haut qu’il faut relativiser dans le football, on ne va pas s’emballer, surtout pas avant un voyage à Paris. Mais on ne va pas non plus gâcher le plaisir éprouvé devant la possession du ballon des Stéphanois, la maîtrise d’une défense qui a illustré les propos tenus la veille par Larsonneur « Le travail défensif, ce n’est pas que les quatre derrière. C’est onze mecs qui bossent ensemble. » Faute de kops, les attaques rapides, construites, les courses, les espaces créés et la solidarité affichée ont entraîné le stade dans un espoir retrouvé.

Le pan sur le bec a donc aussi été claqué par ces joueurs en lesquels on croyait si peu que même à la mi-temps ils ont dû entendre leurs oreilles siffler pour les occasions alors ratées. Mais il suffit parfois d’un éclair, celui qui a mis en lumière Stassin et Boakye, d’une confiance affichée par leur nouveau coach et communicative. On se doutait que les Stéphanois allaient vouloir répondre à son attente et faire les efforts demandés. La surprise est venue de leur faculté à tenir le rythme sur les deux périodes, à réagir après l’ouverture du score, à ne jamais déjouer. De là à prétendre que l’effectif est suffisant pour la suite, il y a un pas que personne ne franchira évidemment, ni le staff, ni sans doute Ivan Gazidis, présent lors de la conférence de presse de son entraîneur après la victoire. Son sourire en coin valait également un pan sur le bec des sceptiques. Attention malgré tout. Paris ce n’est pas Reims. 

Didier Bigard

[Sélections] Équipe de France

Equipe de France : Deschamps va dire stop !

Plus d'informations Plus d'articles