Ce samedi, Kilmer a décidé d’éjecter Olivier Dall’Oglio de son poste d’entraîneur de l’ASSE. Une séparation finalement inévitable, dont les raisons sont nombreuses, très nombreuses.
La séparation entre l’AS Saint-Étienne et Olivier Dall’Oglio a été officialisée ce samedi, au lendemain de la défaite sur la pelouse du TFC (2-1). Une décision assez surprenante par son timing, surtout que la saison de l’ASSE n’est pas encore terminée. En effet, il reste un ultime match à jouer, dimanche prochain face à l’OM en Coupe de France, à domicile.
Alors comment peut-on expliquer les raisons de cette décision prise par Kilmer ? RMC Sport a planté une première banderille, en indiquant que « le technicien de 60 ans se serait fixé sur le maintien de l’équipe au détriment du développement du projet de ‘prospect’, à savoir des jeunes joueurs, et n’aurait donc pas réussi à assumer ses deux missions en même temps ».
Un destin écrit d’avance ?
Mais ce n’est pas tout. On peut même aller plus loin en disant que le départ d’Olivier Dall’Oglio était presque écrit. Lors de l’arrivée de Kilmer, il lui restait seulement un an de contrat. Dall’Oglio a alors sollicité ses dirigeants pour une prolongation, ce que Kilmer a refusé. Dès lors, on se doutait déjà que le projet ne se déroulerait pas avec Dall’Oglio sur le long terme. Un manque de soutien initial qui a fragilisé la relation entre les deux parties dès le départ.
Rajoutons à cela les résultats sportifs, qui n’ont fait qu’accentuer le malaise. Avec une 16ème place de barragiste après 15 journées de Ligue 1, l’ASSE compte également 10 défaites en 15 matchs, dont plusieurs énormes claques (Brest, Nice, Angers, Rennes). La défense est à l’agonie (34 buts pris, pire total après Montpellier), et le bilan à l’extérieur est catastrophique (1 seul point pris, à Nantes).
Abdelhamid, Miladinović, Cardona et Udol, symboles d’un mercato raté
On peut aussi évoquer le mercato estival, lors duquel Dall’Oglio a tenu à faire venir Yunis Abdelhamid (37 ans), un renfort d’expérience. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu, et celui qui est devenu capitaine a connu des débuts très laborieux. Geoffroy-Guichard ne l’a pas épargné, et le Marocain a ensuite fait un petit tour sur le banc, avant de mieux revenir.
Un mercato assez frustrant pour Olivier Dall’Oglio, qui avait insisté pour attirer deux autres priorités à ses yeux : Irvin Cardona (27 ans), prêté à l’ASSE la saison dernière (10 buts en 22 matchs), et Matthieu Udol (28 ans, FC Metz). Résultat : aucun des deux n’a rejoint le club, et Kilmer est resté fidèle à sa politique de recrutement, privilégiant les jeunes joueurs à fort potentiel économique.
Parmi ces jeunes joueurs, on peut citer un certain Igor Miladinović (21 ans), milieu de terrain serbe recruté pour une somme avoisinant les 3 millions d’euros. Un pur produit de la data… qui n’a pas encore disputé le moindre match avec l’ASSE, si ce n’est seulement 5 apparitions sur le banc cette saison en Ligue 1.
Une communication qui a fait grincer des dents
Enfin, la communication d’Olivier Dall’Oglio a souvent irrité sa direction. L’ancien entraîneur de Dijon n’a pas hésité à critiquer publiquement, et à plusieurs reprises, le manque d’expérience de son effectif. Il lui est aussi arrivé de pointer du doigt l’incompatibilité entre Ibrahim Sissoko et Lucas Stassin, ses deux attaquants de pointe. Un pavé jeté dans le jardin de Kilmer, qui a affaibli encore davantage la relation entre les deux parties.
Au final, le départ d’Olivier Dall’Oglio semble être l’aboutissement d’un conflit d’intérêts de longue date. Dès le début, Kilmer voyait son projet s’articuler autour d’une politique ambitieuse et jeune, tandis que Dall’Oglio souhaitait davantage de stabilité et d’expérience.
Et maintenant ?
Le timing de cette décision, à quelques jours de la trêve, a surpris, mais il symbolise surtout une rupture inéluctable. Avec un mercato estival compliqué et une communication souvent maladroite, Dall’Oglio semblait déjà « mort dans le film » dès l’arrivée du nouveau propriétaire.
Laurent Huard, directeur du centre de formation annoncé comme intérimaire, prendra les rênes en attendant la nomination d’un successeur. Les prochains jours seront décisifs pour connaître le visage du futur entraîneur, soit celui qui devra réconcilier les ambitions de Kilmer avec les attentes des supporters, et ainsi relancer un club en pleine crise.
Avec Laurent Hess.
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