ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « La Ligue va avoir du mal à donner des leçons aux Ultras »
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Par
Laurent Hess
Ancien responsable des sports au Progrès, notre consultant Didier Bigard s’indigne des querelles entre présidents de clubs de Ligue 1 autour des droits TV, de la passe d’armes entre Nasser al-Khelaïfi (PSG) et John Textor (OL), et des accusations de corruption portées par Pablo Longorioa (OM)…
Quel spectacle ! Un son et images qu’on se gardera de nommer son et lumière tant les dirigeants du football français ont montré leur côté le plus sombre dans le reportage passé la semaine dernière dans le 20 heures de France 2. Nos confrères de L’Equipe ont également rapporté ces échanges plutôt corsés tenus dans le cadre d’une réunion organisée en urgence, feu d’artifice sans artifice, le 14 juillet, entre la Ligue et les dirigeants des clubs de Ligue 1 pour évoquer l’attribution des droits télé. Édifiant et inquiétant. On nous dit que des tensions se manifestent souvent dans des conseils d’administration, mais on veut croire qu’un François Pinault, un Bernard Arnault, un Alain Afflelou (pour rester dans le monde du football) n’ont pas besoin d’une règle pour taper sur la table, ramener le silence et rappeler quelques règles de bienséance. Ce ne sont pas les gros yeux de Vincent Labrune qui peuvent avoir le même effet. Lui et ses commissions ne font guère preuve d’autorité que lorsqu’il s’agit de distribuer des sanctions, des amendes, des suspensions contre des ultras indisciplinés.
« Des présidents qui s’écharpent quand il faudrait faire bloc »
Pas contre des présidents qui s’écharpent quand il faudrait faire bloc tel un kop derrière son équipe. Il sera difficile de donner des leçons de bonne conduite aux supporters après ce florilège sans fioritures. Avec en vedette trois présidents qui ne passeront pas leurs vacances ensemble. Celui du PSG, Nasser al-Khelaïfi accusé de « tyranniser tout le monde » par le nouveau boss de l’OL, John Textor qui ne veut pas d’un second rôle même dans un western que lui ferait volontiers tourner Le Parisien en « cow-boy venu de nulle part ! ». Joseph Oughourlian, patron de Lens qui aurait préféré voir tous les matchs sur DAZN et donc beIN sur la touche, est mis dans le même panier d’incompétents par son « ami » qatari « Tu ne comprends rien aux médias ». Lisez bien ces petites piques en élevant le ton, la voix chevrotante et vous aurez une idée précise de l’ambiance lancée en amont par le successeur de Jean-Michel Aulas qui se parerait presque, lui, des ailes d’un ange dans ce ciel tourmenté.
Textor n’avait-il pas traité Labrune de « toutou de Nasser al-Khelaïfi »? Dans la même interview l’Américain avait donné sa vision, relevée par So Foot, d’une retransmission du football « Il faut qu’on raconte des histoires : pourquoi regarder tel ou tel match ? Pourquoi Le Havre ? C’est où ? En Normandie ? Les filles sont-elles jolies ? Le produit qu’on montre au monde doit être sexy. » Différence de culture ou vision trumpiste d’un bien avant Me too? On va se régaler devant la télé, même sans but ce qui rehaussera le niveau de la Ligue 1 et réjouira Pablo Longoria. Car, comme il faut bien varier les déplaisirs, le président de l’autre olympique, dans une autre chanson a fait entendre la voix de la déraison en parlant de corruption des arbitres et de championnat de merde! Heureusement qu’à Geoffroy-Guichard Horneland et Dujeux sont vite redescendus sur terre après leur coup de chaud.
Didier Bigard
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