L’ASSE s’apprêterait à transférer Mathis Amougou, son jeune milieu de terrain, à Chelsea. Bonne ou mauvaise idée, c’est notre débat du jour…
« S’il ne veut pas prolonger, autant le transférer »
« Le cas Amougou est épineux. Le joueur entre pleinement dans les plans de Kilmer Sports mais les dirigeants stéphanois ne parviennent pas à le prolonger alors que son contrat expire en juin 2026 et voilà que Chelsea arrive avec une offre de 15 M€. La somme est assez importante, et comme il s’agit de Chelsea, et que d’autres clubs sont sur les rangs, on peut penser qu’il est possible de faire monter un peu les enchères.
J’ai tendance à penser qu’il est préférable de transférer Amougou dès cet hiver plutôt que cet été. Pas question de de prendre le risque de le voir partir libre dans un an et demi, ça c’est sûr, mais est-ce que sa valeur sera supérieure à l’issue de la saison ? Pour cela, il faudrait qu’il joue, et ce n’est pas le cas pour l’instant. Ses débuts en L1 sont assez laborieux et décevants par rapport au potentiel entrevu notamment à la Coupe du monde U17 il y a un an. Certes le contexte n’est pas évident, et on peut penser qu’Amougou se mettra davantage en valeur si l’ASSE se met à mieux tourner avec Horneland, mais si le Norvégien lui préfère Bouchouari et Mouton, ce qui avait aussi été le cas de Dall’Oglio, c’est qu’il y a peut-être une raison. Alors, comme le milieu ne semble pas voir son avenir chez les Verts, on prend l’argent et on investit sur Lebreton (Caen) ? »
Laurent HESS
« Très, très vite le transférer »
Les pépites supposées sur le départ, on connaît à l’ASSE. Et même fort bien avec les transferts majeurs opérés ces dernières années par l’ancienne direction du club (Caïazzo-Romeyer) qui a récupéré des sommes folles au travers des ventes de Kurt Zouma, William Saliba ou encore Wesley Fofana. Voilà désormais le dossier Mathis Amougou qui, lui, refuserait, car le conditionnel reste de rigueur, de prolonger et aurait même déjà des envies d’ailleurs. Le problème, selon moi, n’en est pas un, tant Amougou, et contrairement aux cas précédemment cités, n’a encore rien montré. Que le jeune milieu de terrain dispose d’un certain potentiel est une évidence. Mais qu’il ait déjà affiché un immense talent reste encore à démontrer. En leurs temps, Saliba et Fofana avaient déjà prouvé beaucoup, beaucoup plus de choses que le milieu de terrain défensif français. On peut sans doute reprocher certaines choses à Olivier Dall’Oglio, ou encore Eirik Horneland, mais si les deux techniciens n’ont pas fait de ce « grand espoir » un titulaire indiscutable, c’est sans doute pour une (bonne) ou plusieurs raisons.
Non, Mathis Amougou n’est pas à ce jour un élément indispensable de l’ASSE. Ni celui qui nous permettra de nous maintenir. A quinze millions d’euros, et malgré le signe que cela envoie de la part de la nouvelle direction du club, il faut très, très vite le transférer. Retenir un joueur contre son gré n’a jamais été une solution. Disposer de liquidités, en plein mercato hivernal, en est une en revanche. Et c’est pourquoi l’ASSE, confrontée à des impératifs de maintien, a tout intérêt à se servir de cette potentielle manne financière pour recruter sur d’autres postes.
Avec quinze millions d’euros, on peut, raisonnablement, espérer trouver un latéral, un ailier et un défenseur central. Ce sont à mes yeux les urgences du moment. Celle de conserver Mathis Amougou n’en est pas une. Pénible, à longueur de temps, de devoir prouver à certains jeunes joueurs qu’ils ont davantage de raisons de justifier leur éventuel talent dans une équipe de Ligue 1 plutôt que de tenter le pari d’un grand d’Europe qui empile les candidats aux postes de titualires. Mathis Amougou souhaite voir ailleurs ? Bon vent.
Benjamin Danet