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Les incidents à la Mosson lors de Montpellier-ASSE.
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ASSE : pourquoi le match à Montpellier ne doit pas être rejoué

Pour des questions d’éthique, de logique et de crédibilité, la commission de discipline doit impérativement donner match perdu à Montpellier contre l’ASSE.

Sans surprise, la commission de discipline a décidé, mercredi, de placer le dossier des incidents de Montpellier-ASSE en instruction. Les faits sont trop graves pour prendre des mesures sans avoir approfondi le sujet, surtout que le temps n’est pas compté puisque nous sommes en pleine trêve internationale. Les Héraultais font pression pour que la rencontre soit, au pire, reprise, puisqu’il restait une demi-heure de temps effectif, au mieux rejouée. Ils veulent pour cela s’appuyer sur la jurisprudence du match contre Clermont la saison dernière, quand leurs ultras avaient déjà occasionné un arrêt de la partie par leur bêtise, après avoir blessé le gardien auvergnat avec un pétard. Le MHSC menait alors 4-2. Il ne restait plus que quelques secondes à jouer. Mais la commission de discipline avait fait rejouer la rencontre et Clermont avait arraché un résultat nul (1-1). Alors, bis repetita ? Ce serait un énorme scandale et on vous dit pourquoi.

Une question d’éthique

Le précédent contre Clermont est complètement hors de propos. A l’époque, la commission de discipline avait estimé que faire rejouer une rencontre que Montpellier s’apprêtait à gagner était une bonne solution. Et effectivement, le MHSC avait perdu deux points au final par la faute de ses supporters. Mais dimanche dernier, l’ASSE menait 2-0 au moment de l’interruption. Si le match est rejoué, les Verts ne pourront pas gagner plus de points que ce qui leur était déjà promis. Ils risquent juste de perdre de l’énergie voire des joueurs sur blessure ou suspension pour une rencontre qu’ils avaient déjà gagné… C’est totalement illogique ! La commission de discipline doit entériner le résultat et éventuellement sanctionner Montpellier d’un point. C’est ce dont avaient écopé Nice et Lyon en 2021-22, lorsque leurs supporters avaient blessé le Marseillais Dimitri Payet.

Le MHSC ne peut pas s’en tirer à si bon compte alors que ses ultras multiplient les dérapages depuis plusieurs saisons. Il y a eu l’épisode Clermont mais également des violences dans le stade à l’occasion de la réception de l’OM (0-5), avec l’agression de supporters marseillais disséminés dans toutes les tribunes, ou un arrêt momentané d’un match contre Monaco (2-1) pour avoir mis de la musique techno à fond. Il est temps de frapper un grand coup, de faire un exemple !

Une question de logique

Imaginons que la commission de discipline décide de fermer la tribune des ultras montpelliérains jusqu’à la fin de la saison mais de faire rejouer ce match, le signal envoyé à tous les autres supporters français sera le suivant : vous avez les moyens d’influer directement sur le résultat d’une rencontre. Le score ne vous plait pas ? Provoquez une interruption, la LFP se chargera ensuite de reprogrammer la rencontre. Votre tribune sera fermée mais vous pourrez acheter des billets dans une autre tribune et recommencer si jamais le score ne vous plaît toujours pas ! Le PSG, qui explose tout le monde grâce au dopage financier du Qatar, risque de voir sa saison s’étirer au-delà d’une année !

Même terminer la partie n’a pas de sens. Déjà, historiquement, ça ne se fait pas en France. Dans les pays latins comme l’Espagne ou le Portugal, oui. Mais à chaque fois, c’est parce que les conditions météorologiques n’ont pas permis d’aller au bout ou parce qu’il s’est produit un drame dans les tribunes. Certainement pas parce que des supporters ont manifesté leur mécontentement n’importe comment. Dans ces cas-là, le club soutenu par les supporters en question trinque. La France doit s’aligner sur ces pratiques et sanctionner durement Montpellier. Pas l’ASSE, qui n’y est pour rien dans cette histoire.

Une question de crédibilité

Cela fait maintenant plusieurs années que la LFP et sa commission de discipline ont perdu toute crédibilité auprès des supporters. Trop de répression, trop de décisions insensées, trop de proximité avec le PSG, à qui la Ligue loue une loge à 500.000€ l’année, et de distance avec tous les autres. Et trop souvent l’impression qu’il y a deux poids, deux mesures. Par exemple, lors des agressions sur Dimitri Payet, comment justifier que Nice a dû rejouer le match contre l’OL sur terrain neutre à Troyes alors que l’OL a pu accueillir l’Olympico au Groupama Stadium mais à huis clos ? Mais rien n’est gravé dans le marbre, surtout pas les relations entre les ultras et les instances. Pour cela, il suffirait simplement que la commission de discipline fasse preuve d’un peu de bon sens, notamment dans le cas qui nous intéresse. Les supporters stéphanois ont été très durement sanctionnés après les graves incidents survenus suite au barrage perdu contre Auxerre en 2022. Ils ne comprendraient pas qu’il n’en soit pas de même pour les Montpelliérains et que leur équipe soit contrainte de rejouer un match qu’elle avait largement mérité de gagner.

Actus Chaudes

Ligue 1 / 24 Feb 2025 06h00

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