FC Nantes, ASSE : la dissolution, une menace en l’air du Ministère de l’Intérieur ?
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Par
Alexandre Corboz
Pour proposer la dissolution de groupes de supporters au conseil des ministres en fin d’année, Bruno Retailleau a besoin de preuves tangibles… et c’est là que le bat risque de blesser pour les Magic Fans, les Green Angels ou la Brigade Loire.
Si cinq groupes de supporters de Ligue 1 et de Ligue 2 sont aujourd’hui sur la sellette, menacé de dissolution par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, rien n’indique que les groupes évoqués – parmi lesquels les Magic Fans, les Green Angels à l’ASSE ou encore la Brigade Loire au FC Nantes – seront effectivement supprimé du paysage.
Un amalgame dangereux fait par le Ministère ?
France Télévision a enquêté sur son site internet sur ce projet. Plusieurs spécialistes dénoncent d’ailleurs un plan de communication rempli d’amalgames comme le député Sacha Houlié, auteur d’un rapport parlementaire sur le supportérisme en 2020 : « Stigmatiser les supporters de football pour se faire une notoriété, s’acheter une popularité, c’est une grande tradition des ministres de l’Intérieur ».
Sociologue spécialiste du monde des tribunes, Ludovic Lestrelin est aussi choqué de voir que les MF91, les GA92 ou la BL se retrouvent dans le viseur avec des groupuscules plus logiquement visés du côté de la place Beauvau : « D’un côté, on a trois groupes ultras historiques [les Magics Fans, les Green Angels et la Brigade Loire], de l’autre un groupe de hooligans néo-nazis [les Offenders] et un groupe informel cherchant les affrontements [la Légion X]. C’est gênant de mettre sur le même plan ces groupes ».
Beaucoup de bruits pour rien in fine ?
Dans l’article de France TV, une confidence émanant du Ministère de l’Intérieur laisse entendre qu’une dissolution des groupes ne se fera malgré tout pas sur un claquement de doigts : « On n’ira pas en conseil des ministres sans un dossier solide sur le fond. On va dissoudre les associations qui ont commis des exactions depuis plusieurs années, pour lesquelles on a la preuve que cela relève du mode de fonctionnement de l’association, et pas seulement de leurs membres ». La source gouvernementale a d’ailleurs laissé entendre que les « procédures de dissolution n’aboutiront peut-être pas ».