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OM, FC Nantes – EXCLU : Tapie, Suaudeau, les deux clubs, Benoît Cauet partage ses souvenirs

A 51 ans, l’ancien milieu de terrain, passé notamment par l’Inter de Milan, revient sur ses années nantaises et marseillaises avant le duel OM – FC Nantes, demain (17 heures) en Ligue 1.

Vous vous trouvez en Italie : quelle est l'ambiance là-bas au lendemain de la mort de Diego Maradona ?

C'est une catastrophe, ici ! Dans les journaux, tu as du mal à trouver autre chose que du Diego ! A Naples, c'est une grande histoire d'amour qui ne se finira jamais entre ce joueur et cette ville. Le Napoli a gagné sept titres avec Diego Maradona. Naples a connu la meilleure page de son histoire en football avec lui. C'était un génie qui a donné une telle renommée à la ville, aux Napolitains. Mais tout le football d'aujourd'hui est dans une grande tristesse car ce joueur, à travers ses exploits, a démontré que le football valait par cette magie-là.

Vous n'avez jamais eu l'occasion de le croiser ?

Non, jamais. Quand j'étais à l'OM, lui était à Naples et les deux clubs ne se sont jamais affrontés à cette époque. A un moment donné, Bernard Tapie avait essayé de le prendre à Marseille… Je n'ai pu que le suivre à distance. Il avait presque 10 ans de plus que moi aussi… C'était un talent immense, pratiquement le meilleur joueur du monde.

Samedi, le FC Nantes se déplace à Marseille : votre cœur balance-t-il entre ces deux clubs ?

Ce sont deux clubs qui ont marqué ma carrière. L'OM, j'en suis sorti du centre de formation, j'ai pu y montrer mes qualités, jouer en 1re division, grâce aux personnes qui étaient là à l'époque comme Bernard Tapie, Michel Hidalgo. J'ai pu côtoyer toute une génération de champions, que des internationaux de 1982, 84, 86 qui étaient souvent quasiment tous dans l'effectif de l'OM. Après, Nantes a été un palier dans ma carrière où mon enrichissement personnel a été super positif. J'ai pu exprimer plein de choses, moi qui suis un gamin de Marcel-Saupin. Petit, j'y allais, j'ai grandi à travers ce football-là. Aller à Nantes plus tard, ça été des années top !

"A la base, au FC Nantes, il y avait un centre de formation, une idée, un principe de jeu… toutes ces choses qui ont fait qu'on a aimé Nantes. On disait le football nantais !"

Avec, sans doute, le plus beau titre du club, décroché en 1995, et une demi-finale de Ligue des champions en 1996. C'est le FC Nantes de Coco Suaudeau que tout le monde regarde désormais avec nostalgie…

Aujourd'hui on parle de plein de choses dans le football, mais à la base, au FC Nantes, il y avait un centre de formation, une idée, un principe de jeu… toutes ces choses qui ont fait qu'on a aimé Nantes. On disait le football nantais ! Les joueurs pouvaient s'exprimer, démontrer leur technicité dans une volonté collective, montrer qu'on était aussi différent des autres. C'est comme être sur un bateau : tu respectes certaines choses pour pouvoir aller dans un sens précis. La beauté de ce Nantes-là jusque dans les années 2000, c'est d'avoir toujours su maintenir cette logique et la respecter. Mais on en revient à des hommes qui étaient là depuis le début, connaissaient les règles et savaient les transmettre. Ces hommes-là tenaient la barre !

Aujourd'hui, les hommes à la barre des clubs justement, Kita à Nantes et McCourt à l'OM en particulier, sont plus des capitaines d'industrie. Les valeurs ont changé ?

Ces deux clubs sont un peu différents. L'OM a toujours investi énormément et vécu avec de grands champions pour gagner des titres. C'était cet esprit-là : tout gagner. Aujourd'hui, il y a toujours sans doute ce même esprit, mais il n'y a plus vraiment des champions de premier plan. A l'époque, n'arrivaient ici que les meilleurs de France, de l'étranger, avec une grande notoriété ce qui permettait à l'OM d'être ce que le PSG est aujourd'hui par exemple. Nantes, c'était différent. Au-delà des hommes, il y avait une culture club où la formation était le premier réservoir où les joueurs sont devenus de grands joueurs. Il y avait cette culture du travail, de l'espace, du jeu collectif. A Marseille, c'était surtout la qualité des joueurs, de l'expérience, de champion, qui faisaient la différence.

Le public était à côté de toi, te poussait à faire mieux. A Nantes, c'était des spectateurs qui aimaient le jeu, ils venaient voir le jeu, le football sans forcément vouloir tout gagner. On allait voir des matchs pour se régaler où le ballon ne s'arrête jamais, une vision du jeu avant de recevoir, des appels de balle continus : voilà ce que les gens voulaient voir ! Aujourd'hui c'est différent, c'est plus compliqué mais le football a évolué aussi parce que les dirigeants ont changé, et les clubs ont aussi perdu certaines valeurs, des vertus qui faisaient leur force.

En résumé, les puristes à Nantes et la folie à Marseille ?

Exact, oui !

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