Expulsé hier après l’égalisation de son équipe, le directeur sportif de l’OM, Medhi Benatia, a parlé d’injustice. Nos journalistes, Benjamin Danet et Raphaël Nouet, se posent la question de savoir s’il est effectivement ciblé par les arbitres et les instances.
Il y a clairement un problème
« Que, dans le feu de l’égalisation olympienne, Medhi Benatia ait eu des mots avec le quatrième arbitre, je veux bien le croire. Que, dans ces circonstances, Clément Turpin ait décidé de l’expulser, je peux le comprendre. Mais alors, pourquoi Olivier Létang n’a pas été prié de retourner en tribunes lui aussi ? La vidéo où on voit le président du LOSC prendre le bras du quatrième arbitre et pointer son index de façon menaçante vers lui, juste après l’égalisation, est édifiante. Et ce n’est pas la première fois que Létang passe entre les gouttes. En début de saison, après Lille-PSG (1-3), il s’en était pris aux arbitres en zone mixte. Et n’avait écopé d’aucune sanction. Trois semaines plus tard, Benatia prenait six matches, dont trois ferme, pour ses critiques après l’Olympico.
Je ne veux pas tomber dans la parano et dire que l’OM dérange. Je voudrais simplement que la loi soit appliquée de la même façon pour tout le monde. Pourquoi Benatia et Longoria sont systématiquement sanctionnés, et pas Olivier Létang ou Luis Campos, autre coutumier des coups de pression aux arbitres à la mi-temps des matches ? Pour en revenir au match d’hier, comment Clément Turpin peut-il cibler Benatia au milieu des dizaines de personnes qui se mélangent le long de la ligne de touche à ce moment-là, entre les Marseillais qui jubilent et les Lillois qui fulminent ? Depuis ses propos forts (mais justes) contre l’arbitre à Lyon, Medhi Benatia est surveillé comme le lait sur le feu. Et au moindre dérapage, à la moindre réclamation pour un pénalty non sifflé alors que la faute est évidente, il se fait taper dessus. C’est totalement anormal et profondément injuste. »
Raphaël Nouet
Ne pas tendre le bâton pour…
« Oui, une fois encore, l’arbitrage français a affiché ses odieuses limites. Le constat est si récurrent, que l’on a même plus envie, ni le besoin, d’épiloguer sur les manques d’une corporation qui, de toute façon, a décidé de ne jamais se remettre en cause. Face au LOSC, il est une évidence que Medhi Benatia n’aurait jamais du être le seul dirigeant à être expulsé, comme en a décidé Monsieur Turpin. Une évidence que le patron du club lillois, Olivier Létang, n’avait rien à faire, non plus, sur le terrain et que son geste envers le quatrième arbitre aurait mérité une expulsion automatique.
Demeure toutefois une autre question : pourquoi Benatia était-il sur la pelouse ? Pourquoi s’est-il senti obligé d’aller parler au quatrième arbitre afin de lui signifier une décision que n’avait pas prise Monsieur Turpin (pénalty oublié pour une faute sur Rowe) ? Il est une évidence que Benatia, et ce n’est pas nouveau, est dans le viseur du corps arbitral. Ce n’est certes pas acceptable, mais à vouloir se montrer irréprochable et éviter les injustices, le directeur du football de l’OM aurait dû rester dans sa fonction : en tribune aux côtés du président Longoria. Il serait grand temps que le terrain soit exclusivement réservé aux joueurs, aux remplaçants et aux techniciens. Pas aux dirigeants. Et cela vaut également pour tous les clubs de Ligue 1. Pas que pour l’OM. »
Benjamin Danet
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Quand c'est Olivier Létang qui tient le 4e arbitre et qui lui parle d'un ton musclé, ça dérange personne bizarrement.
— 𝐕𝐢𝐧𝐜𝐞𝐧𝐳𝐨 𝐓𝐨𝐦𝐦𝐚𝐬𝐢 (@Vincent_1393) January 15, 2025
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