RC Lens : Oughourlian explique le dérapage des finances et clarifie ses motivations

Lors de son interview au Parisien, Joseph Oughourlian, président du RC Lens, a évoqué les finances du club, critiques à un moment mais désormais plus saines. Il s’est également expliqué sur son cas personnel à la tête du Racing.

Rares sont ses prises de parole, mais quand elles ont lieu, elles sont assez claires. Samedi a été publiée une interview donnée par Joseph Oughourlian, président du RC Lens. Si le boss du Racing a abordé de nombreux sujets, avec les droits TV, Will Still, ou encore les ambitions du club, il a également évoqué le dérapage de la masse salariale sur les dernières années. Un gros couac, qui a amené le club à vendre de nombreux joueurs, dont 4 titulaires cet été.

« On n’aurait pas dû en arriver là, c’est certain », reconnaît Oughourlian. « On avait toutes les raisons de mettre de l’argent de côté et des raisons de renforcer les fonds propres du club pour plusieurs années car le foot n’est pas un long fleuve tranquille. C’est dommage d’avoir gâché cette année en C1 en ayant essentiellement passé tous ces gains économiques dans des coups, c’est-à-dire une partie dans les primes, dans les bonus aux joueurs. Il y a eu également un dérapage de la masse salariale des joueurs hors prime et hors bonus. En 2021-2022, notre masse salariale brute joueurs s’élevait à 19 millions d’euros, elle monte l’année suivante à 25,3, ce qui reste raisonnable mais en 2023-2024 elle explose à 41,2. C’est avant les primes. Et derrière, il faut rajouter les taxes, les charges salariales, les charges patronales… ».

Joseph Oughourlian n’incrimine pas Arnaud Pouille

Pour autant, il ne souhaite pas incriminer Arnaud Pouille, qui occupait la fonction de directeur général entre 2017 et 2024 : « Je ne souhaite pas dire qui est fautif en pointant du doigt quelqu’un. Je porte toute la responsabilité de ce qui a été fait au club. J’ai donc pris des mesures. Pour cette saison 2024-2025, avec ce qu’on a fait au mercato de juin, nous avons rabaissé la masse salariale de 41,2 à 33,7 millions d’euros. Cela reste trop élevé. Grâce à nos ventes, nous allons revenir dans les deux prochaines années vers notre objectif de 27 millions de masse salariale. C’est un rééquilibrage. On va revenir vers un modèle plus pérenne ».

Un modèle plus pérenne, qui ne veut pas forcément dire que Joseph Oughourlian prépare le club pour une éventuelle vente. « Il faudrait remettre du capital dans le club. On veut acheter le stade en mettant cet actif sur notre bilan. Et je veux le faire avec des fonds propres plutôt que de la dette. Je n’aime pas dépendre uniquement de mes résultats sportifs. Peut-être que les gens peuvent être déçus ou fâchés par mon conservatisme mais je ne sais pas si on peut appeler ça du conservatisme au vu de l’état du football français. Depuis mon arrivée au club (2018), on est passé des tréfonds de la L2 à la Ligue des champions », a-t-il rappelé.

Oughourlian ne sera « pas un problème pour ce club »

« Lens aspire à être dans le premier tiers de la L1. Et dans une situation financière saine sans que ce soit un drame s’il n’y a pas de qualification européenne. Quant à moi, je ne vais pas être un problème pour ce club. Si je n’y arrive plus d’un point de vue financier, car l’environnement économique est trop compliqué, ou si je n’arrive plus à manager, car je n’ai pas les capacités, je passerai le relais à quelqu’un d’autre plus armé pour affronter ce type de problèmes », a clarifié le président lensois.

Les supporters réclamaient de la transparence et des propos en adéquation avec les récents mouvements, c’est chose faite.

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