Nos journalistes Laurent Hess et Raphaël Nouet débattent de la responsabilité de l’entraîneur, Roberto De Zerbi, dans les résultats décevants de l’OM ces dernières semaines.
Aussi responsable que ses joueurs
J’ai totalement halluciné devant la prestation des Phocéens vendredi soir contre Auxerre (1-3). Je m’attendais à une réaction d’orgueil après les déceptions à domicile contre Angers (1-1) et Paris (0-3), au lieu de quoi on a eu droit à une prestation encore plus pathétique. Deux jours plus tard, j’ai autant de mal à avaler la pilule et je pense que tout le monde est responsable. Par contre, je n’adhère pas du tout à la théorie que certains ont peur à l’idée de jouer au Vélodrome. Quand tu signes à l’OM, tu sais ce qui t’attend, tu sais que les supporters marseillais sont les moins patients du monde. Si tu as des doutes, le mieux est de ne pas signer, au risque d’être obligé de te planquer dans le coffre de ta voiture pour sortir de la Commanderie ou de voir tes proches insultés dans leur loge…
Ce que je n’arrive pas à comprendre avant tout, c’est le manque d’intensité de cette équipe. Elle a la chance de ne jouer qu’une fois par semaine, elle devrait prendre son adversaire à la gorge et ne plus le lâcher jusqu’au coup de sifflet final. Mais non. Elle joue à un rythme de sénateur, percute peu ou mal, ne parvient pas à déstabiliser le bloc adverse. Et ça, c’est avant tout de la responsabilité de l’entraîneur ! Roberto De Zerbi a une idée très précise de la façon dont il veut faire jouer son équipe, tant mieux. Sauf que pour l’instant, on n’a ni le jeu, ni les résultats ! D’accord, l’OM est 3e, mais vu la dynamique actuelle (7 points sur les 18 derniers), c’est surtout parce que ses adversaires déraillent aussi. Et voilà qu’arrivent quatre sommets (Lens, Monaco, Saint-Etienne, Lille). Roberto De Zerbi est pour moi responsable des mauvais résultats actuels, autant que ses joueurs. Après les coups de gueule et les pseudo-remises en question, j’attends désormais des actes.
Raphaël Nouet
Non
Je n’ai pas aimé la dernière compo de De Zerbi contre Auxerre. Aligner quatre offensifs, ce n’était pas une bonne idée et je me dis que l’Italien a peut-être un peu pris l’AJA de haut. On pourrait débattre de sa sortie médiatique après la défaite, qui ne relève pas selon moi d’un « coup de com » mais plutôt d’un ras le bol, d’une vraie colère, d’un désarroi. Les récentes polémiques et la déroute contre le PSG ont sans doute affecté De Zerbi plus qu’il ne l’a laissé paraître jusque-là.
Après, est-ce que cette mauvaise série est de sa faute ? Je ne pense pas. Ce n’est pas sa faute si certains ont vu l’OM trop beau, au point de l’imaginer embêter Paris pour le titre. Non, il y a des manques dans cet effectif, surtout derrière, que ce soit dans l’axe ou sur les côtés. Avec le départ de Clauss et Mbemba au placard, la défense s’est affaiblie. Et devant, il me semble que l’on minimise le départ d’Aubameyang, qui a quand même pesé 40 buts l’an dernier. Greenwood est une bonne pioche, mais les autres recrues offensives de l’OM, pas vraiment. Et ça, il me semble que c’est plus du ressort de Longoria que de celui de De Zerbi…
Laurent Hess
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