ASSE – Best-of : Aubame et les agents

Une interview exceptionnelle qui se conclut par une longue discussion sur les agents de joueur. Extrait.

Pierre, vous vous occupez de la carrière de votre fils. Quel est votre rapport avec les agents ?

Pierre-Emerick Aubameyang : Il ne faut pas l'énerver. Il est fâché avec cette profession (Rires)

Pierre Aubame : Moi, les agents, je ne les considère màªme plus comme des requins mais comme des mange-m”¦ Ils passent leur temps à vouloir se servir et détruire les carrières. Moi, je travaille avec quelqu'un qui s'appelle Oscar Damiani. La donne est claire. Il connait mes enfants depuis tout jeune et à§a se passe très bien. Il ne me fait jamais des coups par derrière. Le reste”¦ Aujourd'hui, il y a 150 000 personnes qui vont venir vers vous et vous dire qu'ils vont faire la carrière de mon fils. La première question que je leur pose c'est : « Vous étiez où avant quand je me tapais 1h30 aller et 1h30 retour pour l'amener à l'entraà®nement en Italie ? » Ils n'étaient pas là . Vous vous rendez compte que certains ont imité ma signature pour avoir les mandats ? Moi, je fais attention à tout à§a. On peut nous faire miroiter de grosses sommes pour nous convaincre mais le pognon ne nous a jamais perturbés. Par exemple, l'été dernier, les Qataris sont venus et nous ont fait une proposition. Si j'étais tombé d'accord avec eux, nous aurions pu mettre toute la famille à l'abri. Mais je me suis dit qu'il s'agissait du destin de Pierre-Emerick et je ne voulais pas l'hypothéquer pour l'argent. En aucun cas, nous allons craquer en voyant une mallette d'argent et des agents qui rôdent autour de mon fils. Après à§a, quand j'ai vu les dirigeants, j'ai dit : « Pierre-Emerick ne partira pas ! Il faut qu'il confirme ici. » S'il doit gagner plus demain, il gagnera plus demain ! Mais ce n'est pas un agent qui viendra me dire : « je peux l'amener à Manchester United mais c'est maintenant ou jamais. » Lui, il aura frappé à la mauvaise porte.

P-E. A : Quand un agent tente de me contacter, je l'envoie systématiquement vers mon père. D'ailleurs, à§a n'arràªte pas ! Ils cherchent tous des combines pour m'approcher. Il y en a màªme qui tentent de m'approcher par la famille sur Facebook. Tout à l'heure, j'ai màªme lu un message envoyé à ma femme. C'est vraiment des barjots !

P.A : Comme avec le papa, c'est compliqué ! Ils tentent par d'autres biais. Le problème, c'est qu'ils ne connaissent pas ma famille. Ils peuvent creuser et tenter par tous les coins. Ils sont mal barrés. Vous savez, quand un joueur brille comme Pierre-Emerick aujourd'hui, les agents ont la langue qui tombent jusqu'aux chaussures. Et ils sont tous à essayer de savoir comment détourner l'attention du papa. Et le jour où il y aura un autre joueur qui flambe, on zappera Pierre-Emerick. La première fois que j'ai décidé de travailler avec Oscar Damiani, je lui ai bien spécifié que je ne voulais pas que mes enfants soient des numéros. Si c'était à§a, je n'aurais jamais accepté de travailler avec lui. Aujourd'hui, Oscar est bien content car tous les agents qui s'approchent pour le mettre de côté doivent passer par moi.

Recueilli par Alexandre CORBOZ et Laurent HESS, à Saint-Etienne.

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