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Le coup de gueule du jour : arràªtons de mépriser les équipes non-européennes !

Tout au long de la Coupe du monde, un journaliste de la rédaction de But Football Club s'attarde sur un événement, une déclaration ou un détail de la compétition qui l'a énervé.

Aujourd’hui, partons à la chasse aux idées préconà§ues sur les « petites » nations du foot.

La raison pour laquelle une Coupe du monde me procure toujours une joie supérieure à un Euro, bien que ce-dernier passe pour offrir un niveau de compétition plus élevé, tient à la diversité des pays engagés. J’aime ces affiches rares mettant aux prises la Corée du Sud, l’Arabie Saoudite, le Costa Rica ou toute autre équipe dont la plupart des membres me sont, je l’avoue modestement, de parfaits inconnus. Quoi de plus beau qu’un but d’anthologie transformant, l’espace d’une soirée, un anonyme en star du ballon rond ?

Voici ce qui demeure à mes yeux le plus grand moment de l’histoire de la Coupe du monde, du moins depuis que je m’y intéresse :

Hélas, le plaisir de découvrir de nouveaux visages se mue parfois, dans la bouche de nombreux commentateurs, en un certain mépris à l’égard des « petites » nations.

Un exemple parmi d’autres : pas un journal, pas une chaà®ne de télévision n’a évité l’écueil de David contre Goliath avant la rencontre du 15 juin dernier entre… la Suisse et l’à‰quateur ! Les hommes d’Ottmar Hitzfeld l’ont certes emporté, mais à la dernière seconde et après avoir évité la défaite de justesse. Il fallait entendre les commentateurs s’extasier devant la « surprenante performance » d’à‰quatoriens forcément « transcendés ».

Et s’ils avaient tout simplement joué à leur niveau ? Pour autant qu’on sache, les Suisses ne sont pas des foudres de guerre et le joueur qui, des deux camps, présente le CV le plus prestigieux portait le maillot de La Tri (Antonio Valencia). Mais il faut croire que dans l’esprit de certains, la vieille Europe conserve le monopole de la science tactique face à des adversaires tout droit venus du Tiers-monde et que le préjugé occidental divise en deux catégories : les artistes indolents (dédicace aux équipes africaines) et les bourrins (Amérique du Sud et centrale, Brésil et Argentine exceptés).

En somme, Thierry Roland a fait des émules, sauf que la politesse mielleuse et le look d’agent immobilier respectable des commentateurs actuels les préservent des màªmes critiques.

De màªme, s’il serait présomptueux d’affirmer que nous misions sur la qualification du Costa Rica face à l’Angleterre, l’Uruguay et l’Italie, pourquoi en avoir fait d’emblée le faire-valoir du groupe D ? Les Costariciens restent mine de rien sur trois participations lors des quatre dernières Coupes du monde (le màªme total que l’à‰quateur, qui s’était du reste hissé en huitièmes de finale en 2002). Alors cessons de considérer ces équipes comme d’éternelles « wild cards » sous prétexte que leurs joueurs n’évoluent pas (tous) en Europe.

Le cas le plus singulier reste sans doute celui des à‰tats-Unis. Sous prétexte que, de l’autre côté de l’Atlantique, le football s’appelle toujours « soccer », la sélection américaine est encore et toujours présentée comme une curiosité. Mais les USA, ce sont quand màªme cinq participations d’affilée au Mondial, un quart de finale et un huitième depuis 1994. Un bilan nettement supérieur, par exemple, à celui de l’Angleterre sur la màªme période.

Bref, montrons un peu plus de respect pour ces équipes « surprises » qui n’en sont plus vraiment. Et rendons hommage au Chili, à la Colombie, au Ghana, au Costa Rica ou aux USA qui, depuis le début de la compétition, ont parfois donné une leà§on d’organisation tactique aux nations européennes et offert un football de grande qualité.

Julien Demets

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