‘Les joueurs évoluant dans le championnat franà§ais doivent prendre conscience que les salaires fixes garantis seront forcément orientés à la baisse à l’avenir. C’est ce qu’on essaie de faire avec les dernières arrivées. Soit une partie fixe, vous vous en doutez extràªmement décente, mais avec une participation à la performance.’
Interrogé par le quotidien Sud-Ouest il y a quelques jours, le président bordelais Jean-Louis Triaud avait annoncé la couleur : en situation de crise, les footballeurs de l’Hexagone doivent s’attendre à ce qu’une partie de leurs revenus soit désormais indexée sur leur niveau de performance. Le défenseur des Girondins Benoà®t Trémoulinas semble d’ailleurs s’y àªtre déjà résigné : ‘Il faudra peut-àªtre en venir à ce qu'ont déjà mis en place Saint-Etienne et les clubs allemands : un salary cap, avec des primes d'objectif.‘
À Saint-à‰tienne, à§a marche
Quels changements apporterait la mise en place de ce système ? A priori, il présenterait l’avantage de motiver les joueurs. L’idée que certains d’entre eux ne ‘mouillent pas le maillot’ est très répandue chez certains supporters, et bien qu’elle se vérifie rarement au haut niveau (il faut quand màªme àªtre un sacré compétiteur pour jouer en professionnel), au moins le doute serait-il levé. Et à en juger par les résultats de l’ASSE, pionnière en matière de plafond salarial, cela ne semble pas nuire à l’effectif.
Mais une généralisation de cette pratique en Ligue 1 comporterait plusieurs risques majeurs. D’abord en son sein màªme, en creusant encore le fossé entre le PSG, Monaco et le reste de l’Hexagone, ces deux clubs étant les seuls à màªme de se soustraire à toute réglementation salariale.
Prime à l’individualisme ou frein à l’éclosion de talents ?
En outre, le championnat de France aurait encore plus de mal à conserver ses joueurs et à en attirer d’autres, ce qui conduirait en fin de compte à en abaisser le niveau et l’attrait, donc à l’appauvrir. Exactement l’inverse de l’effet recherché !
Enfin, il faudrait savoir si la partie modulable du salaire d’un joueur serait indexée sur les performances de l’équipe ou de chacun de ses éléments. Dans le premier cas, une redistribution égale pourrait freiner l’éclosion de talents individuels au sein d’équipes de bas de tableau (pensons à Florian Thauvin au SC Bastia, à Sébastien Corchia du côté de Sochaux…). Le football est un sport collectif mais qui se nourrit aussi d’exploits individuels.Dans le second, on pourrait voir apparaà®tre des milieux ou des attaquants seulement obnubilés par leurs statistiques. Imaginez un peu les querelles de vestiaire pour savoir qui se charge des penalties si chaque but rapporte une prime supplémentaire !
Bref, il n’y a sans doute que son application à grande échelle qui permettra de constater les atouts réels de ce système.
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Sylvain Opair