« On va commencer par ce que j'ai apprécié sur ce début de saison : Youcef Belaïli. Sans être un gros gros coup de cœur, c'est une petite histoire de Ligue 1 que j'ai bien aimé. A son départ de Brest il y a quelques semaines, il y avait tout du fiasco pour l'international algérien. On mettait en avant ses soucis extrasportifs, son attitude aussi, lui qui aurait laissé ses habitations dans un état déplorable dans le Finistère… L'a-t-on attaqué à tord ou raison ? Pour être honnête, je n'ai pas trop enquêté sur ce qui s'est passé avec Youcef Belaïli au SB29. Moi, je m'arrête au sportif et à ce qu'il fait désormais à l'AC Ajaccio. Footballistiquement, ce n'est pas un joueur que la presse française met souvent sous les projecteurs mais c'est une rock star en Algérie et, quand on le voit jouer, on comprend.
« Belaïli fait partie de cette race de footballeurs très techniques en voie d'extinction »
Belaïli a beaucoup de qualités : dans la passe, sur les coups de pied arrêtés, dans les dribles… En confiance, c'est quelqu'un qui est au dessus du lot et qui peut vraiment faire de grosses différences. Pour moi, il n'a pas eu la trajectoire qu'il aurait dû avoir. On m'a souvent dit qu'il était mal entouré, mal conseillé. Je ne sais pas. Ce que je constate c'est que, depuis qu'il est arrivé en Corse, on retrouve le joueur qui a fait rêver toute l'Algérie. Cela me rappelle que l'air de l'Ile de Beauté réussit souvent très bien aux joueurs de caractère. Pendant des années, ça avait été le cas à Bastia. Aujourd'hui, Bastia est en Ligue 2 et c'est l'ACA qui devient le club des renaissances. Tant mieux pour Belaïli qui fait partie de cette race de footballeurs très techniques, que j'affectionne mais qui sont malheureusement en voie d'extinction…
Ce qui m'a aussi marqué sur la première partie de saison, négativement cette fois, ce sont les résultats d'Angers, lanterne rouge de Ligue 1. Jusqu'à aujourd'hui, le SCO avait l'image d'un club tranquille, qui commençait à s'implanter durablement en première division. Les années Moulin étaient belles. On commençait même certains comparatifs avec Guy Roux à Auxerre. Puis le coach est parti, Gérald Baticle est arrivé avec ses idées, avec des résultats au début… Puis on lui retire au fur et à mesure les joueurs autour desquels il veut construire. Là, le coach a changé et Angers est en train de se fissurer de toutes parts.
« Angers me donne l'impression d'être programmé pour tomber aux oubliettes »
Il y a quelque chose de bizarre à tous les niveaux dans ce club. On a beaucoup d'affaires extra-sportives touchant jusqu'au président, beaucoup d'allées et venues dans l'organigramme… Ce club me laisse vraiment un goût amer car je commençais vraiment à m'habituer à leur présence en Ligue 1, à leurs quelques coups d'éclat. Aujourd'hui, j'ai le sentiment que l'histoire récente que le SCO était en train de se construire va voler en éclats. Angers me donne l'impression d'être programmé pour tomber petit à petit dans les oubliettes du football français. C'est mon vrai regret de cette première partie de saison ».