C'était attendu. Et comme on pouvait s'y attendre, c'est désastreux. Ainsi, les sénateurs Michel Savin et Laurent Lafon viennent de rendre les conclusions de la commission d'enquête parlementaire sur la gestion du football français. Et notamment sur l'accord entre la LFP et le fonds d'investissement CVC qui a fait couler beaucoup d'encre.
"L'absence de professionnalisme des différents acteurs."
Et il n'y a pas eu besoin d'attendre longtemps pour comprendre que les choses n'allaient pas dans la gouvernance de notre football. En ligne de mire, bien entendu, la Ligue de Football Professionnel. Laurent Lafon, président de la commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport : "notre constat est sévère et sans concession, mais objectif. Des erreurs ont été commises dans la gestion du football français. Pire encore, aucun enseignement n'a été tiré des erreurs. On le voit encore dans l'attribution récente des droits audiovisuels. (…) Ces erreurs placent les clubs dans des situations très délicates."
Avant de poursuivre : "Il s'agit de se demander si cette persévérance dans l'erreur ne relève pas de dysfonctionnements plus profonds dans la gouvernance du football professionnel français et dans l'absence de professionnalisme des différents acteurs dès lorsqu'ils sont réunis collectivement. Des décisions lourdes de conséquences ont été prises souvent dans la précipitation avec une présentation orientée des données. Avec parfois une volonté d'empêcher des points de vue contradictoires. La vision court-termiste est souvent privilégiée au détriment d'une démarche structurée à plus long terme."
Enfin, les deux sénateurs se sont exprimés au sujet de la rémunération de Vincent Labrune (1,2 million d'euros), président de la LFP, tant décriée ces dernières semaines. " Le salaire du président de la Ligue était de 420.000 euros lorsqu’il a été élu. Après la négociation (avec CVC), il y avait 8,5 millions à répartir. Une partie du bonus a été en primes et dans le salaire de Vincent Labrune. Son salaire est passé de 420.000 euros à 1,2 million. Cela provient bien de l’accord avec CVC. Quand il annonce baisser de 30%, c’est 30% sur 1,2 million. Le 1,2 million devait s’arrêter à la fin du (premier) mandat. La réalité, c’est qu’il est passé à 800.000 euros environ. Le salaire du président de la Ligue est le double de celui qu’il avait à son élection. Est-ce que c'est normal que le président de la LFP gagne deux fois plus que le président de la SNCF, de la RATP ou d'EDF ?"