ASSE - ETG : L'amateurisme du football français (Opinion)

En ligne de mire, forcément, l'AS Saint-Etienne et son incapacité à avoir un terrain jouable un soir d'hiver. En ligne de mire, toujours, le club d'Evian, pas vraiment disposé à jouer le dimanche en milieu d'après-midi. On évoque maintenant une amende pour le club stéphanois, dont on oublie un peu vite qu'il n'est pas propriétaire de ses installations. On ironise du côté d'Evian, prétextant, à juste titre qu'en Haute-Savoie, on est capable de chauffer sa pelouse.

Bref, on déplace le débat, et, nécessairement, on en oublie le principal fautif : le football français dans son ensemble.

Les supporters, dindons de la (mauvaise) farce

Il est tout de même ahurissant de toujours attendre le report d'un match pour désigner les coupables et d'avoir la mémoire sélective. La pelouse du chaudron gelée ? Ca a toujours été le cas depuis des lustres. Comment peut-on s'en étonner, surtout quand on sait que le club stéphanois ne peut imposer à Saint-Etienne Métropole (propriétaire du chaudron) de chauffer le terrain ?

La seule différence, c'est qu'à une certaine époque, les chaînes de télé n'avaient pas encore acheté notre football, que les clubs et la Ligue étaient indépendants, et qu'ils pouvaient fixer des horaires adaptés aux matches en hiver. En ces temps-là, on jouait à 15 heures ou on s'arrangeait. Comme par hasard, c'est ce qui s'est passé il y a quelques jours pour Saint-Etienne-Reims et le terrain était praticable. Comme par hasard, bon nombre de pays européens font jouer les matches en milieu d'après-midi. Et, curieusement, ça marche. Avec des températures toutes aussi basses, mais avec des structures au niveau : des terrains équipés, une économie sportive adaptée et des institutions du foot beaucoup plus intelligentes.

Alors, oui. La Ligue va infliger une amende à l'ASSE et Evian va être remboursé de ses frais. Facile. On fera encore comme si des années durant et les reports de match s'accumuleront. La Ligue, et sa fameuse commission des compétitions, n'aurait tout de même pas du attendre samedi, 20 heures, pour savoir que Geoffroy-Guichard était un danger les soirs d'hiver pour la pratique du football. Les supporters, eux, l'ont toujours su. Ce sont pourtant les seuls qui ne seront pas indemnisés de leur déplacement. On rêve...

B.D.

Pour résumer

Il n'a donc suffi que de quelques heures pour déplacer le débat.

Rédacteur
Alexandre Corboz