ASSE EXCLU – Caïazzo : « Le derby ? La pire journée de ma présidence »

Mais aussi les attentats de Paris, lui qui était au Stade de France vendredi dernier.

Vous étiez au Stade de France vendredi dernier”¦

Oui. J'étais juste derrière le Président Hollande. On s'est demandé ce qui se passait quand on a entendu les deux bombes exploser et les informations sont arrivées par bribes, comme quoi il y avait eu des kamikazes, des corps déchiquetés et des fusillades dans Paris. Au fur et à mesure, les gens ne regardaient plus le match. Je pense qu'on n'est pas passés d'une plus grosse catastrophe. Le but des deux kamikazes n'était certainement pas de se faire exploser à l'extérieur du stade, mais à l'intérieur, dans la foule. La peur se lisait sur les visages. On ressentait une atmosphère de guerre. Les gens couraient dans tous les sens. Cette violence, c'est aberrant.

Il y avait aussi eu des violences lors du derby”¦

On ressentait une atmosphère de haine. Quand je suis arrivé à Gerland, les Bad Gones se frottaient aux CRS. Heureusement que les vitres de ma voiture étaient teintées. Quand ce climat est aussi entretenu par des attitudes venant de gens responsables”¦ Comme Hubert Fournier qui refuse de parler à Laurent Paganelli parce qu'il a joué à “Saint锝, il faut se poser les bonnes questions. Est-ce à§a, le foot ? La rivalité sportive ne doit pas déraper. Ce qui s'est passé au Stade de France et à Paris doit servir de révélateur, de prise de conscience. Il faut arràªter les “guéguerres”, de vouloir détruire l'autre et protéger le bonheur de vivre. Massacrer une voiture parce qu'elle est immatriculée 69 ou 42, à§a veut dire quoi ? On a vu ce qu'il s'est passé pour Georges Bereta à Gerland. On n'a pas envie de à§a.

Roland Romeyer redoute le match retour”¦

Bien sûr. Qu'est-ce qu'on veut ? Un drame ? J'ai vécu la pire journée de ma présidence à Gerland. Qu'est-ce qu'il aurait pu nous arriver de pire ? Que Stéphane Ruffier ou Loà¯c Perrin se fassent aussi les croisés ? Quand on cumule tout, on est passés en trois jours du paradis à l'enfer, après Dniepr. A Gerland, l'arbitrage ne nous a pas aidés. On a pris des cartons d'entrée, le premier but était hors jeu, Mapou (ndlr : Yanga-Mbiwa) aurait dû prendre un rouge pour sa gifle sur Loà¯c. D'ailleurs, l'arbitre n'a màªme pas fait de rapport. Mais le plus grave, c'est bien sûr la blessure de Robert Beric. C'est un joueur sur lequel on a fait beaucoup d'efforts, un garà§on très gentil. Imaginez que Lyon ait perdu le derby, avec Lacazette out pour la saison, un pompier avec un doigt arraché, la voiture de Bernard Lacombe vandalisée. Aulas aurait fait appel à qui ? A Obama ? Ce qu'on a vécu, je ne le souhaite à personne. On a eu une partie de responsabilités, sur le jeu, mais quand màªme. Perdre Beric, Lemoine et Pogba pour cette série de fin d'année, à§a fait beaucoup. Perdre et prendre autant de punitions du destin en une soirée, je ne me souviens pas d'un match aussi pourri depuis que Roland (Romeyer) et moi sommes là .

Les objectifs restent-ils les màªmes ?

On espère une qualification en Ligue Europa. Je pense qu'il ne nous manque qu'un point. Et en championnat, ce serait bien d'arriver à 30 unités à la tràªve. Il nous en manque huit. Cela permettrait de virer dans les temps pour àªtre présent dans l'emballage final.

Le calendrier n'est pas simple”¦

Il le sera encore moins en janvier et en février.

Faut-il s'inquiéter ?

Je ne suis pas inquiet, non. L'équipe a démontré par le passé qu'à la suite de contre-performances, elle était capable de réagir. C'est l'une de ses forces, l'une des qualités de Christophe (ndlr : Galtier). On a deux matches à la maison. Il faut se remettre à cheval et montrer que le derby n'était qu'un accident. On a des ressources morales importantes. Elles vont nous aider à rebondir.

Laurent HESS, notre correspondant à Saint-à‰tienne