L'entraîneur de l'AS Saint-Étienne Christophe Galtier s'est livré en conférence de presse à une analyse approfondie de la victoire de son équipe dans le derby face à l'OL (1-0).
Un succès heureux aux yeux de son homologue lyonnais Bruno Génésio, ce que Galtier ne nie pas...
But! Saint-Etienne : Christophe, êtes-vous d’accord avec l’analyse de Bruno Génésio selon laquelle, pour gagner ce match, vous avez dû aller brûler des cierges à Fourvière ?Christophe GALTIER : On est interdit de déplacement à Lyon (sic). On n’est donc pas allés les brûler là. On les a brûlés ailleurs. Cela nous a réussi. Bruno a aussi déclaré que nous avions eu beaucoup de réussite. C’est vrai. Et que Lyon était supérieur. C’est vrai. Quand on a trois fois le budget de l’adversaire et des joueurs à 500 000€ de salaire sur le terrain, heureusement qu’on est supérieur. Ensuite, il a fallu beaucoup de courage, d’abnégation par rapport à cet adversaire qui nous est supérieur. Mes joueurs ont donné ce qu’il fallait pour gagner ce 100e derby de Ligue 1. On avait gagné le 100e de l’histoire. On a gagné le 100e de Ligue 1 et ça restera.
Dans la période actuelle, ce succès est d’autant plus le bienvenu...Cette victoire fait du bien sur le plan mental mais nous devrons être meilleurs dans le jeu pour espérer quoi que ce soit cette saison. Mais après notre non-match de Nantes et notre match moyen à Raon-L’Etape, il fallait faire preuve de détermination. Nous avons su mettre ces ingrédients dans ce derby. On a profité d’un bon ballon gagné par Kévin Monnet-Paquet pour ouvrir le score et après, on a été chanceux. Stéphane Ruffier a aussi été décisif. Pour être chanceux, il faut y mettre les ingrédients.
Le fait que l’équipe joue bas, c’était un choix de départ ou dicté par les événements ?J’avais pris une option par rapport au milieu de terrain lyonnais, l’un de leurs points forts. J’ai trouvé qu’en première période, cette option ne tenait pas trop la route. Cela a été légèrement mieux en deuxième période quand on a pu les fixer plus haut avec Benjamin Corgnet qui s’est mis sur Maxime Gonalons pour contrarier les Lyonnais. Ce n’était pas volontaire de jouer aussi bas mais Lyon a cette capacité de monopoliser le jeu, d’avoir la possession de balle et de faire tourner les adversaires. Ils y sont arrivés sur la durée du match mais ils ont perdu.
Pour Alexander Soderlund, c’est une belle histoire…Oui, il était isolé en première. Légèrement moins en deuxième. Il a bénéficié du travail du collectif et de la conquête du ballon de Kévin Monnet-Paquet pour marquer sur sa première occasion. C’est une bonne chose pour le joueur de pouvoir ouvrir son compteur sur un derby même s’il a fini avec beaucoup de douleurs sur le plan physique. Il faudra le gérer le mieux possible.
Plus que la victoire ce dimanche, il y a l’opération comptable…Non ! Elle m’importe peu. Je l’avais dit aux joueurs avant le match. Le nombre de points n’est pas important aujourd’hui. Ce que je voulais surtout, c’est voir un autre visage que ce que nous avions proposé. J’attendais une équipe investie, avec une débauche d’énergie supérieure à tous les autres matches pour espérer. Les gens diront à juste titre que nous n’avons pas fait un bon derby mais on retiendra qu’on a gagné…
Mais vous vous replacez dans de bonnes conditions et sortez d’une spirale négative…L’an dernier, nous avions gagné aussi ce derby-là sans pouvoir enchaîner derrière. J’ose espérer qu’on va pouvoir enchaîner, récupérer des joueurs et retrouver un certain jeu. Pour espérer être européen en fin de saison, il faudra proposer autre chose. Etre meilleurs défensivement, meilleurs dans la circulation de balle, meilleurs dans la sortie de balle… Face à Lyon, c’était trop insuffisant mais ce n’était pas le plus important. Là, c’était le derby et on a tous conscience parce qu’on connait le poids de cette rivalité et parce que c’était la première victoire de la saison sur un match du dimanche à 21 heures. Pour moi, ce n’était pas le plus important. Le plus important était de voir comment le groupe allait réagir par rapport à tout ce qui s’est dit dans la semaine. Cela a été une semaine très difficile sur un plan personnel. Je vais faire en sorte de savourer jusqu’à 2-3 heures du matin cette victoire-là…
C’est pour ça qu’on vous a senti si heureux au coup de sifflet final ?J’ai joué beaucoup de derbys. Quand vous les gagnez, vous ne savez pas s’il y en a encore beaucoup d’autres à remporter derrière…
Comment expliquez-vous les deux visages de l’ASSE à domicile et à l’extérieur ?Déjà par la présence de nos supporters à qui il faut rendre hommage. Ce sont surement les meilleurs de France. Ils savent qu’on est dans la difficulté. Ils savent qu’on a eu des coups du sort qui ont fait que. Ils savent aussi qu’on n’a pas les moyens de Lyon, de Monaco, de Marseille et je ne parle même pas de Paris… Malgré tout, on s’accroche saison après saison. Ils sont là. Ils sont tolérants. Quelquefois virulents mais ils reviennent aussi rapidement à la raison. Ils poussent les joueurs à se sublimer sur un plan mental, sur un plan athlétique. Maintenant il faudra s’améliorer sur le plan de la technique et du jeu. Des joueurs majeurs vont revenir, certains vont arriver, d’autres vont prendre leurs marques. Nous verrons où nous en serons à partir de la semaine prochaine.
Recueilli par Alexandre CORBOZ
L'entraîneur stéphanois Christophe Galtier s'est livré à une analyse approfondie de la victoire de son équipe dans le derby face à l'OL (1-0) dimanche soir.
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