Ligue 1
ASSE – OL : Galtier – Génésio, pareils mais”¦ différents
Ce week-end, Christophe Galtier croisera le fer avec Bruno Génésio, ancien adjoint promu coach de l’Olympique Lyonnais suite au limogeage d’Hubert Fournier.
Zoom sur un match dans le match entre deux techniciens que tout oppose mais qui se ressemblent.
Saison 2007-08. Christophe Galtier et Bruno Génésio cohabitent dans le staff technique d'Alain Perrin à Lyon. Si l'exercice se solde par le doublé Coupe-Championnat, le seul de l'OL, dans l'encadrement du groupe professionnel, c'est un véritable fiasco. Le “gang des Lyonnais” (Bats, Duverne et à un degré moindre Génésio) s'oppose toute la saison à Alain “passera pas l'hiver” Perrin. En fidèle adjoint, Galtier essuie alors les plâtres d'une communication minimaliste avec les hommes en place. Sans faux fuyant ni langue de bois, Robert Duverne (préparateur physique de l'OL à l'époque) levait le voile quelques années plus tard sur l'isolement lyonnais de Galtier : “On a rendu la vie impossible à Perrin et cela a eu des conséquences sur Christophe Galtier qui ne l'avait pas mérité”. A cette époque, Bruno Génésio n'était pas un meneur mais, au moment de se serrer la main, nul doute que Christophe Galtier aura quelques souvenirs de cette année commune”¦
Génésio, dix ans dans l'ombre
Galtier-Génésio, ce sont des destins similaires mais ambivalents, destinés à s'affronter. Le ying et le yang de la rivalité rhonalpine. Tous les deux ont en commun l'amour de leurs clubs respectifs, le màªme âge (49 ans) et un long vécu d'adjoint à faire partager à leurs ouailles. Les qualités de départ sont aussi similaires. Tous deux ont la réputation d'àªtre francs du collier avec les joueurs et de sacrés meneurs d'hommes. Mais ils expriment leurs talents et vendent leur image de manière très différente. Là où le Méridional Christophe Galtier se montre chaleureux et communicatif, le Gone du XIIe arrondissement (celui de Gerland) Bruno Génésio est plus introverti et force davantage sa nature devant les micros. Là où “Galette” a suscité l'adhésion assez rapidement dans le Forez, “Génèse” devra convaincre certaines franges de supporters très méfiantes à son égard et qui ont multiplié pétitions et chansons moqueuses à son intronisation. Sans doute parce qu'il a échoué à Villefranche-sur-Saône et à Besanà§on, par deux fois en CFA entre 1999 et 2001 puis en 2004.
Là où Christophe Galtier a sauté le pas assez rapidement dans le Forez, adoubé par son mentor Alain Perrin un soir de décembre 2009, Bruno Génésio a mis quasiment dix ans à devenir n°1. Arrivé en 2006 sous Gérard Houllier pour superviser les adversaires lyonnais, l'ancien milieu de terrain a gravi les échelons, accédant au staff technique de Perrin puis de Claude Puel, puis au banc de la réserve durant un an (2010-11) avant un retour comme n°2 et n°2 bis dans le staff de son “frère” Rémi Garde (qu'il a d'ailleurs failli suivre en Angleterre) puis d'Hubert Fournier, qu'il a remplacé par la force des choses”¦ En décembre, comme un certain Christophe Galtier six ans plus tôt. Tous deux titulaires du DEPF qu'ils ont respectivement obtenu en 2012 et en 2014, Christophe Galtier et Bruno Génésio s'opposent aussi dans la manière de concevoir le football. Quand le coach de l'A.S.S.E. avait fait le choix d'aller à Liverpool, un club à l'image profondément populaire, pour y écouter les conseils de Kenny Dalglish, le nouveau n°1 lyonnais était allé découvrir les rouages d'une machine à gagner, le Real Madrid, alors sous la coupe d'un duo composé de Zinédine Zidane et de Carlo Ancelotti, quelques mois avant la fameuse “decima”. Des expériences qui caractérisent finalement assez bien les deux techniciens.
Alexandre CORBOZ