Presque neuf mois plus tard, le 119e derby oppose deux équipes qui ont raté leur début de saison.
Ce qui les rassemblent
Un changement de cap à l’intersaison
L’an dernier, l’ASSE était dirigée par Jean-Louis Gasset et l’OL par Bruno Genesio. Cet été, le premier est parti pour laisser sa place à son adjoint Ghislain Printant. Le second a également fait le choix de plier bagage pour assainir l’ambiance autour de son équipe avant d’àªtre remplacé par Sylvinho, un Brésilien sans expérience choisi par Juninho, intronisé directeur sportif pour calmer les foules et permettre à Jean-Michel Aulas de prendre ses marques. Chez les Verts, l’incarnation par Printant de la continuité a fait un flop. A Lyon, les Gones « samba » sauce Juni tardent à se trouver une identité.
Un Mercato unanimement reconnu comme réussi
Il faut se méfier des apparences. Au 2 septembre, date de la fin du Mercato, beaucoup d’observateurs avaient classé l’ASSE et l’OL parmi les recrutements les plus réussis de l’été. S’ils avaient perdu Rémy Cabella et le décevant Neven Subotic, les Verts s’étaient enrichis qualitativement et quantitativement. Le club ligérien avait màªme financé son recrutement en réalisant des ventes records (43 M€) tout en parvenant à conserver pour une saison supplémentaire William Saliba. Côté Lyonnais, plusieurs cadres (Mendy, Ndombélé, Fekir) sont partis mais les caisses se sont bien remplis et Juninho a misé sur des joueurs à très fort potentiels (J.Lucas, Y.Koné, T.Mendes, Andersen, Reine-Adélaà¯de) achetés très chers (88 M€ dépensés). Sur le papier, les manques en défense et dans l’équilibre du milieu de terrain semblaient comblés.
Une défense en souffrance
Les frères ennemis ont un défaut en commun en ce début de saison : leur défense passoire. Cette saison, l’AS Saint-Etienne n’a réalisé son premier clean-sheet qu’à Nà®mes le week-end dernier… Et cela tenait màªme du miracle compte-tenu du nombre d’occasions des Crocos sur ce match. Avant cela, et sur deux saisons, les Verts restaient sur 15 matches (amicaux inclus) avec toujours au moins un but pris. Du côté de Lyon, les maux sont les màªmes malgré deux changements majeurs dans le onze (remplacement de Marcelo et Ferland Mendy par Joachim Andersen et Youssouf Koné). Si les Gones ont enchaà®né deux clean-sheets lors de leurs deux premières rencontres, ils ont ensuite enchainé, avant leur déplacement à Leipzig (victoire 2-0), sept matches toutes compétitions confondues en prenant au moins un but.
Des cadres loin de leur top niveau
A Saint-Etienne comme à Lyon, les tàªtes d’affiche sont à la peine actuellement. Intronisé capitaine, Jason Denayer est – à l’instar de Loà¯c Perrin chez les Verts – très loin de son meilleur niveau. Son jeune doublon (Andersen à l’OL, Moukoudi à l’ASSE) affiche une irrégularité loin des promesses initiales. Au milieu, Yohan Cabaye et Yann M’Vila étaient attendus. Ils sont dans le dur actuellement. A Lyon, Thiago Mendes, choisi pour àªtre le dépositaire du jeu, n’affiche pas la màªme prestance que sur ses deux années lilloises. Dans l’animation offensive, malgré ses quelques éclairs, Memphis Depay est à des années-lumières du joueur qui porte les Pays-Bas… Comme Wahbi Khazri pour l’ASSE. On pourrait aussi pointer du doigt Bertrand Traoré ou Ryad Boudebouz, érigés tàªtes de Turc de leurs publics respectifs…
Alexandre CORBOZ