ASSE : qui est le principal coupable de la relégation des Verts en Ligue 2 ?

La relégation de l’AS Saint-Étienne actée en Ligue 2, Bastien Aubert et Laurent Hess, deux journalistes de But!, s’interrogent sur les réels coupables de cette saison chaotique. 

« Les joueurs n’avaient pas le niveau L1 »

« Dans tout projet pyramidal, la responsabilité doit venir du sommet. Et, par déduction, les dirigeants de l’ASSE sont donc les principaux coupables du fiasco de la saison écoulée. Après avoir dit cela, on peut aussi s’interroger sur la qualité intrinsèque de l’effectif stéphanois. Mal construit, avec une recrue phare Yunis Abdelhamid qui a rapidement affiché ses limites, le groupe n’a finalement jamais semblé taillé pour la Ligue 1. Si quelques éclairs de Lucas Stassin, ont pu faire perdurer l’espoir d’un maintien, la globalité des joueurs a déçu.

Manque de talent, de constance et de rigueur… Comment expliquer que les mêmes joueurs ont su se transcender pour donner une leçon à l’OL à Geoffroy-Guichard (2-1) pour livrer un non match face au Toulouse FC ce samedi sur la même pelouse (2-3) ? Comment expliquer que cette défense a encaissé 77 buts en une seule saison, record historique du club ? Que ce soit sous la houlette d’Olivier Dall’Oglio, d’Eirik Horneland ou d’un Carlo Ancelotti, cette ASSE cuvée 2024-2025 n’avait sans doute rien à faire dans l’élite du football français. Il n’y aura finalement que les dirigeants de Kilmer Sports Ventures qui se sont convaincus du contraire, détachés de la réalité du terrain du haut de leur tour d’ivoire. »

Bastien AUBERT

« Kilmer Sports »

«On peut toujours jeter la pierre à Eirik Horneland, voire à Olivier Dall’Oglio. Mais mon intime conviction, c’est que même Carlo Ancelotti, Luis Enrique ou Pep Guardiola n’auraient pas fait de miracles avec un effectif pareil. On peut aussi montrer du doigt les joueurs, et c’est vrai qu’ils ont souvent failli mentalement, notamment lors de ce dernier match contre Toulouse où la plupart d’entre eux n’ont pas vraiment donné l’impression de jouer un match « à la vie à la mort ». Mais leur niveau, on l’a vu d’entrée de jeu. Il y a eu le 8-0 à Nice et tant de lourdes défaites. 77 buts encaissés en 34 journées, c’est juste pas possible ! Quand t’as pas le niveau, t’as pas le niveau, et jusqu’à preuve du contraire, cet effectif a été bâti par Kilmer Sports Ventures. Dans ces colonnes, je m’étais inquiété dès le Mercato estival de l’absence de joueurs d’expérience. Le seul que l’ASSE est allée chercher l’été dernier, c’est Yunis Abdelhamid, et on a vite compris que l’ancien rémois était cramé. KSV avait la possibilité de corriger le tir en janvier mais seuls Bernauer (arrivé blessé) et Cardona (qu’il était aberrant de ne pas conserver dès l’été) sont arrivés. Ces deux premiers Mercato de l’ère KSV posent question sur la véritable compétence du groupe nord-américain et sur sa stratégie, son projet. Comment se maintenir en L1 avec Appiah ou Maçon à droite, Pétrot ou Cornud à gauche ? Miladinovic, Boakye, Old… Pour une opération maintien ? Non. L’ASSE a vraiment manqué de joueurs aguerris à la L1 et c’est en toute logique qu’elle est descendue en L2. »

Laurent HESS