Compétitions
Débat – Bordeaux : faut-il lâcher la Ligue Europa ?
Jeudi, Bordeaux affronte le Dynamo Kiev en seizième de finale de la Ligue Europa avec un ballotage légèrement favorable par rapport aux Ukrainiens (1-1 au match aller) mais avec à l’esprit l’idée que cette compétition européenne est peut-être de trop pour mener à bien les objectifs du club.
Deux journalistes de la rédaction posent le débat.
OUI
Chelsea, Atlético Madrid, Inter Milan, Naples, Zénith Saint-Pétersbourg, Benfica, Tottenham.
Compte tenu de ses carences offensives, et en dépit d'une phase de poules encourageante, y a-t-il une seule de ces équipes que Bordeaux aurait une chance d'éliminer en Ligue Europa ? Oui, bien entendu, un exploit est toujours possible. Mais en éliminer plusieurs jusqu'à se hisser ne serait-ce que dans le dernier carré paraà®t utopique. Alors pourquoi prendre le risque, pour Francis Gillot, de s'épuiser dans une compétition dont le seul bénéfice serait un peu de fatigue supplémentaire ?
Nous sommes mi-février et Bordeaux est déjà sur les rotules. La faute à la malchance (trois arrières centraux – Planus, Henrique et Sané – blessés en màªme temps, il faut le faire), mais aussi à un effectif mal structuré, où l'attaque est si dépeuplée qu'un Uruguayen de 19 ans passe pour le messie. Et comme il reste un (faible) espoir d'accrocher une place d'honneur en Ligue 1 ou de décrocher la Coupe de France, autant leur consacrer les dernières forces girondines.
De toute faà§on, Gillot n'a pas le choix. Au vu des indisponibilités auxquelles il doit faire face, l'entraà®neur bordelais ne peut qu'aligner une équipe bis : la charnière Sertic-Faubert pourrait bien àªtre la seule disponible jeudi ! Alors autant faire croire, une fois éliminé, que c'était fait exprès”¦
Julien DEMETS
NON
Comment peut-on songer une seule seconde à lâcher une compétition européenne en cours de route pour se concentrer au championnat ?
Historiquement, les générations qui marquent ne sont pas celles qui finissent quatrième ou cinquième de Ligue 1 mais bel et bien celles qui réalisent une épopée digne de ce nom en Europe. A ce titre, ce qui s'est passé en Gironde en 1996 doit servir d'exemple. De feu la Coupe Intertoto jusqu'à la finale de la Coupe UEFA face à Munich, les Dugarry, Zidane et Lizarazu se sont forgés une réputation en réalisant un vrai parcours du combattant.
Oui, le plateau est relevé. Oui, ce sera dur parce que le groupe n'est pas spécialement étoffé et que les jeunes du cru ne sont pas encore tous au niveau. Oui, il faudra sans doute passer par quelques expérimentations tactiques notamment en défense centrale. Mais avec une équipe dite A' au coup d'envoi, Bordeaux n'a-t-il pas terrassé Newcastle à Chaban ? Ce match, celui des « remplaà§ants », face à Kiev doit servir d'acte fondateur. Et puis, entre nous, qui n'a pas envie de revivre des scénarios de folle ivresse comme lors de la qualification face à l'Etoile Rouge en septembre ?
Alors bien sûr, les esprits chagrins feront remarquer qu'un gros parcours en Ligue Europa, à§a se paie sur le championnat et qu'il faut bien briller en L1 pour rejouer l'Europe l'an prochain. Mais à quoi à§a sert de concourir pour une qualification pour faire acte de présence ensuite ? Et pour l'Europe, il reste aussi la Coupe de France”¦
Alexandre CORBOZ
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