Ligue 1
Coupe de France : Red Star-ASSE, symbole du foot-business qui donne la nausée
Que restera-t-il du match de Coupe de France disputé hier soir au stade Jean-Bouin entre l’AS Saint-Etienne et le Red Star ? Une qualif pour les Verts, oui.
La sensation, également, d’avoir vu une valeureuse équipe du Red Star qui pourrait bien retrouver la Ligue 2 dans les prochaines semaines. Pour le reste, et ceux qui étaient hier soir à Jean-Bouin ont dû le ressentir, c’est un mélange de honte et de dégoût qui prédomine.
La Coupe de France, paraà®t-il, est une fàªte. Ancestrale, màªme. Qui, hier soir, avait pour principaux invités des centaines de CRS aux abords du stade. Pour du ballon, désormais, on exige vos cartes d’identité, on vous refoule, et sans aucun ménagement, si vous àªtes de la région stéphanoise. On voit màªme des CRS avec des petits papiers sur lesquels sont inscrites les plaques minéralogiques à bannir. Pas de 42, pas de 69, pas de 01, circulez, le football ne se partage pas…Et arràªtez de râler, sinon on vous embarque. Cet état de fait, on le doit bien évidemment à l’Etat, et à son Ministre de l’Intérieur, qui est venu nous expliquer que le stade Jean-Bouin n’était pas adapté pour un match de football avec les supporters des deux camps. Le pire, dans toute cette sordide organisation, c’est que le Ministère de l’Intérieur n’est pas le principal fautif. Car du côté du Red Star, et de la Fédération Franà§aise de Football, il faudra un jour qu’on nous explique clairement pourquoi le stade Jean-Bouin a été choisi.
Quelle belle pelouse…
Un stade sans pelouse. Ou plutôt si avec une pelouse qui ne permet que la pratique du rugby et surtout pas un jeu aux pieds. On laisse donc pour un 8e de finale de Coupe 22 joueurs évoluer sur un champ de patates. Les blessures, le jeu haché, les contrôles ratés, peu importe… Et que dire des tribunes. Vides à 10 minutes du coup d’envoi, clairsemées par la suite. Avec des supporters stéphanois bien présents (150 tout au plus) et que les stewards, présents en masse, ont bel et bien contenu dans un parcage qui, paraà®t-il, ne pouvait se surveiller… La fàªte du football s’est logiquement transformée en parodie. Avec des joueurs incapables de correctement exercer leur métier. Avec des supporters interdits de déplacement depuis le Forez.
Les joueurs et les supporters, on pensait pourtant que c’était l’âme de ce sport. Mais, ce n’est plus le cas. On choisira maintenant les enceintes en fonction de ce qu’elles coûtent ou de ce qu’elles rapportent. Et certainement pas en fonction de leurs tribunes et de leurs capacités d’accueil. On écoutera la volonté des chaà®nes de télévision qui peuvent imposer leurs vues. On laissera les clubs faire ce que bon leur semble. Et on invitera toujours plus de CRS que de fans de ballon rond… Comme hier. Et malheureusement comme demain.
B.D.
