Après des mois d’attente, la LFP a enfin attribué les droits de la L1 : le duo DAZN-beIN Sports va se partager les rencontres pour un total de 500 millions d’euros par an. Canal+ n’a pas dit son dernier mot.
Le couperet est enfin tombé. Hier soir, la LFP a attribué les droits de la Ligue 1 : le duo DAZN-beIN Sports va se partager les rencontres pour un total de 500 millions d’euros par an. Loin des 700 millions d’euros fixés par la Ligue, mais qui sauve en tout cas la face du football français. Dans la dernière ligne droite, la LFP a en effet obtenu des garanties revues et corrigées de DAZN avec une hausse de l’offre à 400 millions d’euros pour huit matches par journée (dont les dix affiches de la saison), en y incluant le quasi-direct.
Mais surtout, la LFP a enfin obtenu quelque chose de beIN Sports, en l’occurrence 100 millions d’euros pour la dernière rencontre restant à vendre (la meilleure affiche ou le deuxième choix une semaine sur deux, hors top 10). La chaîne qatarie a donc endossé le costume que tout le monde voulait la voir porter : celui de sauveur du football français. Mais son arrivée tardive dans le deal n’a pas ravi tous les dirigeants de Ligue 1.
Selon L’Équipe, Nasser al-Khelaïfi, président à la fois du PSG et de beIN, a particulièrement agacé tous les partisans du lancement de la chaîne 100% Ligue 1 de la LFP, adossée au catalogue de la plateforme Max de Warner Bros Discovery, notamment au sein de LFP Media et chez certains dirigeants. La négociation clé pour beIN aura maintenant lieu avec Canal+, sur la valeur du contrat de distribution liant les deux entités jusqu’en juin.
En termes de valeur, l’affiche de L1 décrochée hier l’augmente fortement car elle permet à Canal+ de conserver un bout du Championnat dans son offre (le pack sport vendu 29,99 euros par mois) via beIN. Pour cela, L’Équipe précise que "la chaîne cryptée va certainement revoir à la hausse son contrat de distribution avec son cher partenaire. À voir d’ailleurs ce qu’elle pourrait proposer comme pack au consommateur, en cas d’accord parallèle avec DAZN ces prochaines semaines", conclut le quotidien sportif. D'ici à ce que Canal+ puisse donc proposer l'intégralité des matches de chaque journée de L1, via ses partenaires, tout en ayant mis un sacré bazar dans le football français et en ayant placé Vincent Labrune dans l'embarras, il n'y a qu'un pas !
Au final, ces négociations tortueuses ont permis à chacun de montrer son vrai visage. Le président de la LFP, Vincent Labrune, a confirmer qu'il n'avait pas les épaules pour un tel poste. Il avait déjà affiché ses limites à l'OM, où il avait manigancé pour arracher le pouvoir à Pape Diouf puis Jean-Claude Dassier, avant de détruire l'équipe victorieuse qu'avait su monter Didier Deschamps. A la Ligue, il a promis monts et merveilles, un milliard d'euros, rien que ça, mais ses belles paroles se sont heurtées à la dure réalité d'un football français de clubs qui n'est pas du tout au niveau de sa sélection et des quatre vrais grands championnats européens.
Quant à Nasser al-Khelaïfi, à qui beaucoup de présidents faisaient des courbettes depuis des années, pensant que l'argent du Qatar serait là pour les sauver, il a prouvé que les intérêts de son pays passaient avant tout le reste. Même pas présent au conseil d'administration de la Ligue car à Berlin pour assister à la finale de l'Euro, le Qatari n'a pas caché sa colère à l'encontre de Labrune, Oughourlian (RC Lens) et Textor (OL). Le premier parce que son plan était tombé à l'eau, les deux autres car ils poussaient pour la solution de la chaîne digitale 100% Ligue 1. Chaîne qui aurait fait du tort à beIN.
Maintenant que les masques sont tombés, le football français pourrait en profiter pour s'offrir une révolution de palais, en écartant l'incompétence (Labrune) et l'omnipotence (al-Khelaïfi). L'idée, logique mais qui est devenue secondaire ces dernières années, serait d'œuvrer pour l'ensemble des clubs de Ligue 1, et pas seulement le PSG. Car le jouet du Qatar pourra toujours signer des contrats de sponsoring avec des compagnies de l'émirat pour combler des pertes, chance que les 17 autres clubs n'auront pas. A force de tout faire pour satisfaire le Qatar, la Ligue 1 a non seulement perdu tout intérêt - le titre étant joué d'avance - mais elle a également perdu sa valeur. Le feuilleton des droits TV l'a confirmé. Il ne reste qu'à en tirer les bonnes conclusions et à répartir de l'avant...
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La une du journal L'Équipe du lundi 15 juillet
— L'ÉQUIPE (@lequipe) July 15, 2024
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Après des mois d’attente, la LFP a enfin attribué les droits de la L1 : le duo DAZN-beIN Sports va se partager les rencontres pour un total de 500 millions d’euros par an. Canal+ n’a pas dit son dernier mot et prévoit une offre à la hausse.
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