Le rendez-vous de Didier Bigard :
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par Laurent HESS
Peur sur la L1...

Le rendez-vous de Didier Bigard : "Les droits télé de la Ligue 1 au grand bazar"

Ancien rédacteur en chef des sports au Progrès, Didier Bigard pose son regard sur la crise des droits TV qui secoue la Ligue 1. Un "grand bazar" auquel Vincent Labrune, président de la LFP, contribue grandement, selon lui.

On ne sait pas comment le Jupiter du football se sortira de ce cirque qui depuis des mois fait tourner en bourriques les directeurs financiers et généraux des clubs français. Si d’ici 2028, on ne devrait plus voir d’animaux sauvages sous les chapiteaux itinérants des grandes et petites familles de la piste, des Zavata à Pinder ou Muller, les fauves ont encore de beaux jours dans les gradins, ou plutôt loges, de nos stades. On craint que notre ballon se dégonfle comme les droits télé et entraîne de vilains faux rebonds. Pour l’heure, celui qui croyait tout dévorer et servir de bons morceaux à ses petits au fort appétit, fait plus penser à un oisillon trop pressé de voler dans le même ciel que les aigles, qu’à un lion roi d’une savane sur laquelle règne des mastodontes dont il a mal évalué le poids.

Vincent Labrune était pourtant prévenu. On lui concède de ne pas avoir, seul, les torts qui conduisent sur des chemins tortueux la L1 et autres divisions victimes collatérales de la cascade asséchée. Tous ceux qui font vivre le football ont leur petite part de responsabilité. Alors que les médias ressortaient les « Une » qui avait salué l’arrivée de Mediapro, les présidents se voyaient voguant dans le sillage de la Premier League, confiants dans celui qui mène leur barque.

Au final, ce sont les passionnés de foot qui paieront

Ils ont cru au milliard, cigales qui ont oublié les leçons des fourmis qu’ils n’ont pas su rester. Qui s’est souvenu avoir été sauvé par un prêt garanti par l’Etat d’un Covid qui aurait été long et par Canal du virus aussi court que le rêve Mediapro qui avait fait gonfler les têtes et les budgets? Vincent Labrune a reconnu une «erreur stratégique majeure » lors du partenariat entre la LFP et le groupe télévisuel espagnol. Une façon de faire porter le chapeau à Didier Quillot alors directeur général de la Ligue. En oubliant le choix fait sous sa présidence qui a bénéficié à Amazon au détriment de Canal. C’est pourtant le noeud du problème qu’il a essayé de dénouer avec le contrat avec CVC qu’il a défendu devant la commission d’enquête du Sénat. On ne va pas parler ici de son salaire annuel d’1,2 millions d’euros. Le sénateurs lui ont forcément posé les bonnes questions, dont celle sur la refacturation de 50% de ce montant à la société commerciale dont il est aussi président. Rappelons juste que si le fonds d’investissement a injecté 1,5 milliard d'euros dans le football français, c’est contre 13 % à vie de ses recettes. Aujourd’hui des présidents aimeraient voir décalée la première annuité, inquiets de la décote promise des droits télé. Personne ne parle plus du milliard sinon des rigolards. Tout au plus d’une petite moitié qui va bouleverser le marché. A l’heure d’écrire ces lignes on ignorait qui retransmettra le championnat. On sait juste, sans tomber dans un populisme caricatural que ce n’est ni DAZN, ni Amazon, ni Canal, ni BeIN et encore moins la Ligue si elle crée sa chaîne, qui paieront le plus pour que les supporters voient les matches cette saison. Mais les abonnés. Un milliard, ça faisait beaucoup. Il est grand temps pour tous, dirigeants de la Ligue, des clubs, des groupes télévisuels de revenir à la table de la sagesse. A défaut, après le grand bazar, Vincent Labrune risque devoir se lancer dans la brocante.

Didier Bigard

 

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Ancien rédacteur en chef des sports au Progrès, Didier Bigard pose son regard sur la crise des droits TV qui secoue la Ligue 1. Un "grand bazar" auquel Vincent Labrune, président de la LFP, contribue grandement, selon lui.

Laurent HESS
Rédacteur
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